Extrait du journal

Ce qui a frappé tous nos conirères de droite ou de gauche dans le spectacle de la gaieté prise en commun ce jour-là, ça été la grande gentillesse de la foule. Il n'y a pas eu de bagarres, ni des coups de canne ou de poing échangés. Partout une belle humeur amène, une douce joie de vivre, une large amnistie octroyée aux confettis reçus en plein visage, eussent-:ils au préalable un peu traîné dans la poussière. Pour ma part même, un épisode, dont j'ai été le témoin, m'a fait trouver le peuple parisien un peu trop débonnaire. Passant devant un restaurant que je ne nommerai pas, j'ai aperçu à la fenêtre d'un cabinet particulier une « demoiselle )' qui jetait des sous au peuple. Or, j'ai eu la tristesse de -voir mêlés aux pâles voyous qui se bousculaient pour ramasser cette aumône, deux ou trois soldats tendant leurs képis, et ensuite le regret de reconnaître que ma protestation contre cette vilaine chose manquait d'écho. Pas un coup de sifflet sortant de cette foule compacte n'a. forcé la fenêtre du restaurant de se fermer....