Extrait du journal
La pitié Ce n'est pas ce que réclame M, Caillaux,. Il ne pardonnerait certes pas il qui songerait "à lui en accorder. J'ai vu trois fois dans ma vie M. Caillaux je l'ai retrouvé la Haute-Cour tel qu'il m'était apparu à la tribune de la Chambre et au Palais de justice. Il se dresse et se tient tout d'une pièce. Il parle son débit, d'abord lent, s anime et s'enflamme. Il semble improviser, et il a tout préparé. Il affecte d'être ménager de son geste. Le masque est impénétrable. Seul, son front, qui rougit, révèle son émotion. On sent dans toute sa personne un dédain superbe il l'adresse de tous ceux qui l'écoutent, quels qu'ils soient. Il peut jouer au démocrate tojt en lui trahit l'aristocrate déclassé. Ne pouvant être. duc, il s'est fait socialiste. Avant de le voir, je lo connaissais par ce que m'en alvait dit le duc de Doudea.iville. Obligé de se rendre dans ses propriétés d'Italie au moment où s'ouvrit la période électorale, le duc de Doudeauville, alors duc de Bisaccia, avait loyalement demandé Ni. Caillaux s'il comptait se présenter: dans ce cas et en vue de la lutte qu'il aurait il soutenir, il différerait sou voyage. M. Caillaux lui répondit qu'il s'effaçait devant lui. Quelques jours après le départ du duc, il posait sa candidature. Voilà l'homme. Aucun scrupule ne l'arrête. Tous les moyens sont bons pour arriver au succès telle est son unique règle de conduite. Quand je dis que je n'ai vu M. Caillaux que trois fois, je me trompe. Après l'exode du gouvernement il Bordeaux, nous étions quelques Parisiens restés à Paris qui déjeunions tantôt chez Larue, tantôt chez Maxim. Un jour, chez Larue, se trouvait, à une table voisine de la mienne, un Anglais très répandu à Paris. Entre M. Caillaux, en costume de payeur général aux armées. Mme Caillaux l'accompagne. Tous les convives se regardent, décontenancés par cette sorte de défi jeté l'opinion, quelques jours à peine après le procès Calmette. Mon voisin de table ne put cacher son indignation et la traduisit par une exclamation tellement virulente que je ne puis la reproduire ici. M. Caillaux l'entendit. Il passa, le sourire aux lèvres tant sa superbe le hisse au-dessus de tous les mouvements que soulève sa présence...
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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