Extrait du journal

Pourtant on ne peut exposer un pro gramme sans principes ni théories; et, si je m'en tiens là, les lecteurs du Gaulois vont me considérer comme un homme de peu., moi qui me présente ainsi les mains vides, à une époque où les derniers gri mauds de lettres ont les mains pleines de promesses, où les gens de talent eux mêmes font le boniment de leur art, où chacun prône son système, à lui, sans vou loir admettre ceint des autres, où le tinta marre des discussions esthétiques ressem ble à celui d'une foire encombrée de marchands d'orviétan. Faisons donc un effort, que diable! En fouillant au fondde ma cervelle, il faudra bien que j'y découvre un bout de prin cipe, un brin de théorie, si peu que ce soit, gros comme rien, enfin de quoi en filer quelques phrases qui me fassent prendre au sérieux. J'ai encore allumé force cigarettes, j'ai tourné et retourné ma plume entre mes doigts, j'ai cherché, je me suis fait honte de mon impuissance à pontifier. Voyons, me suis-je dit, ësquissant un monologue, ce n'est pas possible que tu sois à ce point dénué de principes et de théories. Regarde autour de toi : tout le monde a son petit principe et sa petite théorie. . ~* ** Et, en effet, j'ai constaté que c était vrai. Mais en même temps je me suis aperçu que ceux qui avaient des principes...