Extrait du journal

La dépouille, une fois embaumée, n'a pas été rapportée dans le salon gris où Monsieur le comte de Chambord a rendu le dernier soupir, mais elle a été déposée ;daus le salon rouge ou salon d'honneur ~disposé en chapelle ardente. Au milieu de ce salon, s'élève un magniilque catafalque, qui est comme une montagne de fleurs, sous laquelle disparaissent les tentm'es de velours noir et les ..crépines d'argent. Les sièges, les meubles, les tableaux, les objets d'art ont été enlevas. Le parquet et les mura sont tendus -~de velours noir et de crépines d'argent. Des cartouches aux armes de France ~rompent seuls la monotonie de cet appareil funèbre. Au pied du catafalque, qu'entourent plus de cent chandeliers d'argent où brûlent des cierges, et .toute une forêt de palmiers, dattiers et autres plantes exotiques, se trouve un ~coussin chargé des insignes royaux. En face, un autel, tendu de draperies du mêTne style, est dressé. De chaque côté du <;ruciûx,des lampadaires allumés. La dépouille de Monsieur le comte de Chambord a été, de nouveau, revêtue de t'habit noir et du collier du Saint-Esprit. Les cheveux et la barbe ont été taillés. Madame s'est fait remettre ces précieuses reliques. Rien dans la physionomie ne révèle plus les souffrances endurées: elle a retrouvé le calme dans la mort. La chapelle ardente a été ouverte cesoir, à cinq heures, mais le public n'y sera adjnis que demain matin. Une nombreuse ï'oule, accourue de tous les environs, a ttendait autour du château que l'ordre en fût donné, et reviendra demain àlaprej-mièreheure.. Dans la matinée, pendant l'autopsie et l'embaumement, deux messes ont successivement été célébrées par M. l'abbé Curé et le R. P. Boll. aumôniers du château, en présence de Madame, derrière laquelle étaient rangés les princes et les princesses, les gentilshommes et les daines d'honneur, et tout le personnel se trouvant au château....