Extrait du journal

Comme, leurs pensées étaient pures autant que leurs cœurs; Rustique et Silvère .ne craignaient point, après qu'ils avaient bien nettoyé et paré l'autel du Saint-Enfant-Jésus con6é à leurs.soins, de causer entre eux et de jouer sous ses yeux dans.le sanctuaire. "Même un jour que Silvère .savait apporté dans un sac les provisions de la -journée, ils les sortirent et les étalèrent sur les marches, et depuis ce .temps-là ils prenaient chaque jour leur repas-de l'après-midi dans l'ombre violette et dorée du chœur, sous les voûtes aux revêtements de bois peints et sculptés. Le divin enfant, aux bras de sa mère, semblait leur sourire et les regarder, et quelquefois ils lui donnaient-par jeu à deviner la..cerise cachée dans l'un ou l'autre de-Ieurs-poings fermés, ou bien ils lui chantaient des chansons villageoises comme pour l'endormir sur le sein de Madame Marie. Mais une fois que les bissacs de peaux de chèvres étaient mieux remplis que de coutume et qu'il s'y trouvait des gâteaux faits de miel et de froment, avec des fruits délicieux et des crèmes aussi, Silvère, qui avait bon cœur et qui se tourmentait de goûter ces bonnes choses sans en offrir à un enfant, s'avança vers l'autel d'où Jésus semblait les suivre des yeux dans les bras de sa. tendre mère, et l'ayant" salué bien dévotement, il t demanda...