Extrait du journal

Nous les grouperons, quand le besoin s'en fera sentir, me répondez-vous?– Trop tard, messieurs. Ce n'est .pas au cours d'une campagne que l'on peut instruire,, donner la cohésion et solidariser des éléments qui ne se connaissent pas. ,L'endivisionnement, qui deviendra nécessaire à brève échéance, doit être organisé; dès le temps de paix, car s'il est toujours facile de disloquer une troupe,-quand les circonstances l'exigent, il est beaucoup plus difËcile de faire un tout homogène et prêt au -combat, en réunissant des unités qui n'ont jamais opéré ensemble et ne se connaissent pas. Le Conseil supérieur de la guerre n'eût certainement pas demandé mieux que de renforcer .notre cavalerie indépendante des 30,000 sabres ~ui'lui manquent, si le patriotisme de nos législateurs avait consenti' cette grosse dépense. .Malheureusement, Topinion publique est hostile à la cavalerie on lui reproche ce qu'elle 'n'a pas fait en 1870, sans- songer à ce qu'elle eût pu et dû faire. L'inaction de nos divisions, le mauvais emploi qui en a été fait, ont jeté sur elle un discrédit qui a étouffé les souvenirs -d.es'services qu'elle a rendussous le premier Empire. On ne veut plus de cavalerie on ne songe plus qu'aux canons. « Des canons, donnez-nous, des canons c'est lecri général. Cri de la frousse disent les cavaliers, et ils n'ont peut-être pas tort. ? C'est la panacée universelle « Du moment que nous avons des canons, nous sommes sauvés, n Peu importe qu'il n'y ait pas assez de provisions .pour ces Gar.gantuas, ni assez de pointeurs pour les servir, pourvu que ~noùs voyons alignées correctement -dans les parcs un grand nombre de bouches à feu, nous sommes rassurés. Dieu veuille que la. désillusion ne vienne pas trop tard dessiller' nos yeux aveuglés l'...