Extrait du journal

"Mirages" PAR -Alme LA BARONNE DE BRIMONT Dans l'étude, si compréhensive, qu'il consacrait il Marceline Desbordes-Valmore, l'admirable critique que fut Baudelaire disait aimer ses chants inspirés, précisément à cause « de la violente contradiction, qu'y trouvait tout son être u Cette poésie, spontanée et presque inconsciente, troublée de sentiments confus, embarrassée de négligences, s'atteste, il est vrai, en complet désaccord avec l'idéal esthétique. du traducteur de la Genèse d'un poème. Essentiellement féminine, elle ignore tout de l'art; elle ne sait pas le plaisir de la suggestion musicale et décline toute Vesponsabilité. Et telle est la poésie de nos poétesses, et les plus grandes, et les mieux douées. Nulle n'ajouta jamais de corde à la lyre ou ne tenta de modifier la syringe. Même quand elles témoignent d'une originalité verbale aussi rare et hardie que celle de la comtesse de Noailles, elles sç plient au respect des formes établies, à l'usage des rythmes consacrés. Et je n'en connaissais point, avant la baronne de Brimont, qui eussent tenté avec succès d'écrire des vers libres....