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Le Gaulois, 28 mars 1858

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Le Gaulois
28 mars 1858


Extrait du journal

Un jeune soldat, à peine débarqué au régiment, est pris de lourdeurs de tête et de tristesses de cœur qui se traduisent (il y a des tempéraments bien bizarres dans l’infanterie!) par une affection de la moelle épinière. Le major, avec sa brusquerie soldatesque, ne lui accordait plus que six mois pour aller passer la grande revue des ChampsElysées de là-haut. Il tenait a la vie, lui, ce pauvre garçon! 11 avait sans doute quelque part une affection secrète, — en tout cas, une affection féroce. Begrctlait-il la chaumière’native, la Golhon des premiers printemps, un caniche ou ses deux sous de solde quotidienne? Mystères de l'âme! brouillards et fumées que je ne saurais éclaircir ! Il se révoltait de toutes ses forces contre l’idem de la mort, il résistait, il ne voulait pas, il mordait. I n mois durant, on l'a vu, seul cl méditatif dans les recoins de la caserne, chercher le mot du problème humain. Un matin, il s'est réveillé radieux comme Archimède. Il avait trouvé!...
Le Gaulois 1857-1861

À propos

Le Gaulois est un hebdomadaire satirique ayant paru entre 1857 et 1861. Il est rendu célèbre par les portraits caricaturaux qu’il publie dans ses pages. Toutes les personnalités connues du milieu du XIXe siècle y ont été dessinées, notamment par les caricaturistes Étienne Carjat, Paul Hadol et Alfred Grévin. Malgré un succès initial, le périodique est en perte de vitesse dès 1859. La publication s’interrompe plusieurs fois et la rédaction est recomposée.

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Données de classification
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