Extrait du journal

Au dix-septième siècle, pour ne pas remon ter aux temps les plus reculés, l'historien si« gnale quelques unions littéraires. Molière était marié. 11 n'eut point à s'en féli citer et, à la suite de ce mariage, écrivit le Misanthrope et quelques autres pièces, dont à juste titre nous nous félicitons. Racine connut également les joies conjuga les. Il ne les connut même que sur le tard, à l'heure où les maris, las d'avoir des torts en vers leurs femmes, se décident à avoir des re mords. Ce repentir nous procura Athalie et Esther, qui ne sont certes pas les plus amu santes tragédies du célèbre écrivain —et le mariage nous donna Louis Racine, auteur d'un vertueux mais insipide poème. La Fontaine avait épousé une jeune personne qu'il aimait beaucoup. Mais cet exquis rêveur, ce grand distrait ne tarda pas à oublier qu'il n'était plus célibataire. Un soir même, on conte qu'à une réception, il remarqua un jeune homme beau, plein d'esprit, et qu'il de manda à faire sa connaissance. C'était son fils. Au dix-huitième siècle, le mariage paraît peu en faveur parmi les écrivains. On ne peut guère citer que ce sauvage de Jean-Jacques Rousseau qui s'affranchisse du célibat général. Encore est-ce pour épouser Thérèse, la servante, « une femme indigne de lui », affirme Bouillet. ***...