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Le Gaulois, 30 avril 1898

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Le Gaulois
30 avril 1898


Extrait du journal

vu le moment où j'allais revenir. Et revenir, c'é tait mourir. Quand je songe à tout ce qui s'est passé depuis et se passe encore, je crois qu'il au rait valu. Qui, ils m'ont été un peu désagréables. Mais nimporte! Ils étaient partis! Tout est là! Ils étaient partis ! C'est le grand point et tout le reste n'est rien du tout. Ils avaient eu foi en moi, un moment, un très long moment. Le reste est faiblesse humaine et reniement de saint Pierre. Cela ne compte pas. Ils avaient eu foi en moi et en quelque chose qui valait encore mieux, si c'est possible, en la science, en l'humanité, en la voix qui dit : «Marchez, instruisez-vous, décou vrez, inventez, augmentez l'homme, au péril de votre vie, qu'il est honorable de ne pas compter. » C'étaient des idéalistes. Vous ne savez peut-être pas assez ce que cela veut dire. Ils obéissaient à une parole que vous connaissez, car vous êtes bi blique, quoi que vous le soyez à votre manière. Ils obéissaient àla parole : « Allez et peuplez la terre ! » Voilà tout ce qui flottait dans leur âme confuse et noble, très noble. Vivent les Espa gnols ! Je n'étais pas de leur pays, et je n'ai pas eu toujours àme louer d'eux jusqu'au délire : mais vivent les Espagnols tout de même ! Christophe Colomb a découvert l'Amérique ; mais ils ont dé couvert Christophe Colomb. Christophe Colomb a découvert l'Amérique ; mais sans les Espagnols Christophe Colomb n'aurait rien découvert. , Et où seriez-vous ? Nulle part. Car vous ne se riez pas. C'est la seule chose qui vous manque rait, Le développement de votre race, sans moi, n'ayant pas de débouchés, n'aurait pas eu lieu. C'est moi qui vous ai dit : «Multiplicamini », et c'est de cette parole que vous êtes nés. Je ne m'en félicite pas outre mesure. C'est moi qui ai dit : « Que le Yankee soit ! » Et le Yankee fut. Je commence à n'être pas très fier de cette inspira tion oratoire....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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