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Le Gaulois, 30 avril 1920

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Le Gaulois
30 avril 1920


Extrait du journal

Je n'ai aucun préjugé contre la peintué militaire. Quelques-uns des plus heaux tableaux du monde, Les Lances de Velazquez ou La Ronde d'Amsterdam, ne sont pas autre chose que des tableaux militaires. Titien et Rubens, Goya, Michel-Ange, Léonard ont été peintres de batailles. Je ne dis rien du baron Gros et d'Eugène Delacroix. Watteau a fait de délicieuses petites scènes de soldats, et je plains vraiment ceux qui ne se sont pas encore avisés que van der Meulen est le plus charmant peintre du règne de Louis XIV. Il est absurde de prendre de grands airs et, de faire la moue, comme on se figure qu'il' est distingué de le faire, au seul nom de peinture militaire. Seulement, je crois que c'est un genre suprêmement Que de fois, pendant la guerre, devant des spectacles stupéfiants de nouveauté et d'imprévu, je me suis demandé quel peintre noterait cela et saurait faire entrer dans une formule sensible • ces choses formidables Certaines féeries nocturnes étaient d'un caprice et d'une grâce à enchanter Whistler. Les longs pinceaux. des projecteurs à la recherche de l'avion rôdeur formaient un spectacle magique. Leurs lances diaphauos rencontraient de petits nuages surpris qui semblaient jouer à la bague avec les anneaux'déliés d'une fumée de cigarette. C'était encore la gracieuse girandole des feux de Bengale, la trajectoire de la bombe, le chapelet de perles des signaux de l'aviateur, le fantastique éclairage de la fusée solitaire. Tout se découpait électriquement en spectres blancs et noirs au milieu d'un grand cercle d'ombres. Un paysage lunaire jaillissait de la nuit et rentrait dans la nuit. Il y avait de quoi, me disais-je, renouveler pour longtemps le répertoire des peintres, autoriser toutes les audaces, les locutions les plus hagardes et les plus visionnaires, pour exprimer l'inouï de cette guerre à la Wells et, comme disait Jacques Blanche, la fantasmagorie de ce merveilleux » cubiste....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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