Extrait du journal

L'ingénieux Ganesco, candidat à Montmorency, avait imaginé, en enet, de faire sa tournée dans une voiture pleine de costumes divers, qu'il revêtait selon l'électeur qu'il allait visiter. S'agissait-il d'un châtelain, il se présentait en pantalon clair, redingote et gilet blanc. Entrait-il chez un bourgeois peu au courant des règles impérieuses de la toilette, mais désireux d'être natté, il s'affublait de l'habit t noir et de la cravate blanche, comme pou r une grande cérémonie. Chez l'ouvrier, il portait le bourgeron usé et, chez le paysan, ta vieille blouse gauloise. Je ne sais pas ce que ce système valut de suffrages à son inventeur, mais il était d'une haute philosophie et je ne sais pas de plus joyeuse critique des programmes électoraux) 1 Mais nos candidats, gens sérieux à ce qu'ils pensent, n'ont pas de ces drôleries ironiques. Incapables des clowneries gaies, ils se contentent des clowneries classiques et sont fort ennuyeux. On en rencontre partout. Il en sort de dessous terre, imprévus et invraisemblables, à la iois varies et monotones. Car, sur cent modes divers, ils disent tous la même chose

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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