Extrait du journal

A l'heure cù paraîtront ces lignes, une Formidable et sanglante action sera peut être engagée sous les murs de Paris. L'âme de la population est avec ceux qui vont combattre avec elle. Tous, tant que nous sommes, nous avons quelqu'un qui nous est cher, un frère, un fils, un ami devant les canons prussiens. Nous tous qui restons dans Paris, résolus à faire notre devoir quand sonnera l'heure d'un Appel suprême, nous avons quelqu'un des nôtres qui s'agite dans la fusillade, j Le moment est solennel ; nous entrons» sans contredit, dans la semaine la plus rude du siège, et ce n'est pas sans un grand serrement de cœur que nous allons affronter cet immense inconnu. Nous n'avons qu'un seul conseil à adresser à nos concitoyens : demeurer .calmes, quelles que soient les épreuves qui nous attendent; se montrer dignes de ceux qui vont combattre le bon combat, de ceux qui vont exposer la vie pour le salut de la France, pour le Droit, pour la Liberté. Il faut rester calmes, quoi qu'il arrive. C'est notre moyen à nous de nous mon trer courageux. ,'ï Si à cette heure suprême les dissenti ments intérieurs ne font pas relâche, s'il reste encore des hommes pour prêcher la discorde, c'est à la population parisienne de résister aux conseils perfides de ces vul gaires ambitieux. . Le sort des armes peut, cette fois en core, nous être contraire. La situation, pour cela, ne serait pas désespérée. , jLe paya tiendra compte à Paris de son grand effort. Souvenons-nous des belles paroles de M. Jules Favre au début du siège : « Paris peut tenir trois mois et vaincre ; S'il succombait, la France, debout à son appel, saurait le veDger ! »...