Extrait du journal
Ceux qui, le 23 septembre dernier, assistèrent à la glorification de Barrès sur la haute colline de Sion-Vaudémont, souhaitent autre chose encore. Cette lanterne des Morts, le monument sublime et en' quelque sorte impersonnel qu'il fallait à Barrées, le seul dont l'apparent anonymat fût à sa taille, dont la pensée s'accorde avec. son être profond aussi bien qu'avec le paysage à l'entour cette lanterne des Morts, si nous acceptons qu'à l'ordinaire elle ne brûle que d'une flamihe invisible et toute spirituelle, il faut que le soir de la Toussaint, elle rayonne effectivement sur la patrie. Il faut qu'elle avertisse le pays que Barrés lui demeure « gardien et régulateur de la Cité »l qu'il a pris rang parmi ceux, que Victor Hugo nommait si magnifiquement les étoiles de la patrie, que sa bienfaisante influence persistera tant que la France existera, que la mystérieuse phosphorescence de son âme ne saurait s'effacer ou si l'on véut une image plus moderne, que cette âme est la lampe inextinguible d'un poste à la fois émetteur et récepteur, où confluent des ondes plus chargées qu'aucunes autres de paroles et de musiques. Cette veille du 2 novembre, un cierge tel que ceux qui, pareils à des colonnes d'albâtre, brûlent des nuits entières sans se consumer dans les églises d'Espagne, sera allumé à la partie' haute de la lanterne ainsi, trait d'union entre les deux parties de l'hymne, cette lueur persistante reliera-t-elle la Toussaint au jour des Morts. Mais pour signaler à tous les yeux par un brusque assaut de clarté l'instant où sera accompli ce rite national et religieux, les p,aysans de Lorraine ne voudront-ils pas mettre le feu à un bûcher également placé sur la hauteur de Vaudémont ? C'est de même sorte que leurs, ancêtres les plus reculés, ceux dont le Musée lorrain conserve les haches de pierre trouvées ici même, eurent coutume d'en user quand; de toutes parts, ils voulaient se réunir sur un mont qui n'a point changé, et dont le caractère est toujours celui d'un autel dominant la plaine. Et lorsque leur duc René II vint avec eux au secours de Nancy assiégée par le Téméraire, la garnison ne fut pas autrement prévenue de leur arrivée que par un feu allumé sur les tours de SaintNicolas....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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