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Le Globe, 2 mai 1843

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Le Globe
2 mai 1843


Extrait du journal

cet effet; le prélat a prononcé, devant les princes et so us la voûte des cieux, un discours, éloquent sans doute, mais peut-être trop long pour la circonstance. Autant qu’il nous a été donné de l’en tendre, nous avons compris « qu’il ne voulait pas que l’orgueil hu main s’exaltât par ses conquêtes. Dieu seul, dans sa sagesse, dis pense aux hommes et à leurs efforts, à temps et selon ses vues, des secrets qu’il tient en réserve. La science humaine qui tenterait de se séparer de lui serait vaine, et d’ailleurs l’étendue de ce qu’on apprend ne semble attester que l’immensité de ce qu’on ignore. » Nous ne garantissons point l’authenticité de ce sujet; les paroles do l’orateur se perdaient au milieu des rumeurs inévitables qui l’en touraient. C’est au bruit du canon et des musiques militaires qu’il a pro noncé, sur les machines qui rugissaient, les paroles saintes; le clergé est rentré avec pompe en chantant des psaumes. Les princes sont ensuite montés à cheval avec leur escorte ; ils ont parcouru la ville et ont visité les lieux principaux ; il ne nous a pas été possible de les suivre dans cette promenade, les abords de la ville étant encombrés par la multitude qui se pressait sur leurs pas, et dont les acclamations venaient jusques à nous. Au retour, vers trois heures, ils sont revenus et le banquet a commencé sous la tente ; il durait encore, au moment où le convoi dont faisions partie a quitté Orléans. Quelques embarras ont retardé les députés ; un tender est sorti de ses rails ; nous n’avons pris la route de Paris que vers quatre heures ; nous sommes arrivés à neuf heures moins un quart ; les princes, qu’on attendait, n’ont pu être à Paris qu’après dix heures. La garde nationale de cette ville mérite des louanges pour sa belle tenue ; mais il faut distinguer le corps des sapeurs-pompiers, vrai ment admirable d’allures militaires et de bonne prestance. Nous n’avons point à nous plaindre de l’hospitalité orléanaise ; on n’a pas abusé ae notre position, et nous avons été loyalement traités et accueillis. S’il faut en croire certains bruits, l’administra tion du chemin de fer aurait elle-même fait en sorte qu’il en fût ain si. Mais la ville qui vient de recevoir un aussi grand bienfait que ce lui du chemin de fer n’a peut-être pas agi avec assa* d’effusion pour témoigner de sa gratitude. Tous les frais de cette inauguration ont été faits par la compagnie elle-même. On assurait que la ville, mécontente de ce qu’on n’ait pas voulu joindre cette solennité à la célébration de la fête de Jean ne d’Arc, qu’elle honore dans le courant de mai, se serait refusée à toute dépense. La compagnie n’a pas consenti à retarder le jour de l’ouverture, et elle a passé outre en se chargeant de tout. En Alsace, à Strasbourg, lors de l’inauguration de la statue de Guttemberg, & Mulhouse, pour l’inauguration du chemin de fer de Basic, chaque habitant sc fit un devoir de recevoir un hôte , tandis que la ville exerçait la plus noble hospitalité. M. de Ilambuteau, le préfet de la Seine, avec cette politesse obli geante qui le caractérise, souriait à toutes ses dispositions, qui ont eu aussi le suffrage de M. Fontaine , l’architecte du roi, qui parais sait tout suivre avec le plus vif intérêt. La présence des princes a comblé d’allégresse ceux qui as sistaient à cette fête, et cependant il y avait comme un amer regret inséparable de ce nom d’Orléans; on pensait avec accablement à ce jeune prince, l’espoir de la France, que la mort a enlevé, et qui s’u nissait avec des affections si promptes et si nationales aux conquêtes du présent et aux vœux de l’avenir. L’attitude de toutes les populations attestait, comme nous l’a vons dit, l’étonnement et la surprise, mais elle révélait aussi l’intelligence profonde de tout ce dont la paix, et l’industrie qu’elle fait fleurir, dote notre heureux pays. Et maintenant, à Rouen 1...

À propos

Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.

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