Extrait du journal
PARTS, 30 AVRIL. On nous permettra de penser tjue nous ne sommes pas absolu ment étrangers à la situation présente des questions et des partis politiques. Lorsque nous avons pris le Globe, au mois de septem bre 1841, les conservateurs étaient insultés et moques, le gouver nement tourné en ridicule, l’idée de pouvoir foulée aux pieds ; l’op position et des journaux poursuivaient de huées et de railleries les amis de l’ordre et du progrès modéré, qui balbutiaient, en reculant, de timides explications. Ce renversement de l’ordre naturel des choses nous parut monstrueux ; le Globe donna tête baissée dans cette confusion immorale et bouffonne -, et après moins de deux ans d’efforts, auxquels les luttes n’ont pas manqué, nous en sommes venus à voir l’idée de pouvoir honorée, le gouvernement fortifie, le parti conservateur discipliné et agrandi ; et il est de bon goût main tint d’éclater de rire au nez des héros tragi-comiques de l’opposmon 'et de se faire apporter la Gazette, le Siècle et le National, lorsqu’on a besoin de dissiper s es vapeurs et d’épanouir sa rate. C’est^à, nous le répétons, une situation évidente et constatée ; le parti conservateur a pris une attitude aggressive, comme il convient a ceux qui sont forts ; l’opposition en est venue à se défendre ; et les journaux patriotes, vertueux et indépendans sont couverts de cent fois plus de ridicules qu’ils n’en amoncelèrent jamais sur la tête des administrations les plus décriées, aux mauvais jours de la restauration. Eh ! bien, nous pensons qu’on ne nous refusera pas une part dans ce grand résultat. Ce n’est pas sans des luttes fort vives qu’il a été obtenu. Le parti conservateur avait tant reculé devant ses adversaires que Voutrecuidaifcc de ceux-ci s’en était doublée. Il a donc fallu être vif, dur, cruel quelquefois, pour dire ses vérités à tout le monde. Nous vou lions les fins, nous avons accepté les moyens. Toutes ces vertus de théâtres, tous ces patriotismes de parade, toutes ces indépendances de pacotille, tous ces puritanismes puisant dans le budget sous des noms empruntés, ont crié et devaient crier ; il leur en coûtait de laisser voir quel visage ignoble ou risible couvrait leur masque doré. Les journaux de l’opposition, qui ont joui pendant dix ans du pri vilège de traîner tous les noms dans leur ruisseau, et qui frappaient d’un impôt de deux à quatre francs la ligne des hommes de bonne foi qui avaient la faiblesse de vouloir donner des explications loya les à des juges pareils, ont prétendu que les vérités du Globe étaient des injures. Le Globe les a laissé faire et dire; et il a fini par avoir les rieurs de son côté. Si nous récapitulons les diverses phases de notre œuvre, c’est pour expliquer encore une fois les raisons qu’elle avait d’être et les raisons qu’elle a maintenant de se modifier. A l’heure qii’il est, l’action de la presse de l’opposition est aflaibli; aucun homme d’esprit n’ouvre le National, le Siècle, le Cons titutionnel ou la Gazette que pour en rire ; nous pouvons donc laisser pourrir en repos ces caaavres, d’où le peu d'âme qu’il a pu y avoir autrefois s’est envolé. A l'heure qu’il est, le parti conservateur est fort, compacte, dis cipliné ; la majorité, et une majorité de chambre nouvelle, a déjà plusieurs fois manifesté sa volonté ferme d’aider le pouvoir ; une demi-douzaine de propositions tracassières, patronées par les chefs de l’opposition, ont été par elle dédaigneusement repoussées ; le...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
En savoir plus Données de classification - gaulthier de rumilly
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