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Le Globe, 7 octobre 1842

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Le Globe
7 octobre 1842


Extrait du journal

A dater du 15 octobre, les bureaux du Globe seront transférés rue Neuve-des-Petits-Champs, 35. —m ’-'UL'lLUI. ' " '—J rM1* 11 PARIS, (i OCTOBRE. L'Union catholique nous traite aujourd’hui avec la déférence à laquelle lions avons naturellement droit de la part de tous les journaux qui défendent, comme nous, les principes du christianis me, et ceux de la morale et de la politique qui en découlent.Que les journaux patriotes, vertueux et mdépendans, nous adressent des injnres, cela se comprend, quand on les connaît. IN ou s nous moquons d’eux, parce qu’ils sont essentiellement moquables ; et, comme l’esprit n’est pas ce qui les distingue éminemment, ils se dédom magent de nos plaisanteries par des grossièretés. Nous ne nous en fâchons pas, au contraire ; nous recevons la monnaie de singe de toutes mains. Le Siècle nous faisait, il y a quelque temps, des ou vertures de paix ; nous nous sommes bien gardés de les accueillir, parce que le Siècle, ami, ne nous servirait de rien, tandis qu’adversaire, il nous sert à désopiler la rate de nos lecteurs. 11 eu est de même de toutes les autres feuilles de l’opposition ; nous avons beaucoup trop d’avantages à signaler leur ignorance et leurs ri dicules, pour accepter une alliance qui nous fermerait la bouche sans compensation. Mais nous avons lieu d'être surpris que les journaux amis de l’or dre, des principes religieux et moraux, perdent quelquefois la mé moire, jusqu’à oublier que nous sommes des leurs. Sans compter l’ingratitude, qui est un tort qu’il ne faut jamais se donner gratui tement, il faut tenir compte des représailles, surtout avec des gens qui ont bec et ongles, et qui s’en servent assez bien. Après ce préambule, nous dirons à Y Union Catholique que nous ne voulons pas de la liberté de l’enseignement, dans le sens abso lu du mot. Aucune liberté ne peut exister sans contrôle, pas plus celle de l’enseignement qu’aucune autre; mais nous voulons de la liberté de l’enseignement tout ce qu’il en faut pour les familles re ligieuses. L’Union nous demande « s’il est conforme à la raison qu’une in« struction, uniforme ou varice, soit prescrite par l’état pour pré« parer des hommes à des carrières étrangères à l’état ? » Non certes ; personne n’a le droit de vous forcer à apprendre le grec, la mythologie ou l’algèbre, si cela ne vous convient pas, à la condition que vous n'alliez frapper à la porte d’aucune profession qui intéresse le public. Mais pour peu que vous ayez envie d’ap prendre un état dont l’exercice regarde le public, le gouvernement est obligé de surveiller votre instruction, afin que la société ait des garanties. A vrai dire, nous ne connaissons pas une seule carrière qui soit étrangère à l’état, à moins qu’elle ne fût exercée entre qua tre murailles ou dans une cave; car, dès qu’une profession vous met en rapport avec un seul citoyen, l’état a le droit et le devoir de s’en mêler, au point de vue de la surveillance, de l’ordre public et de la garantie nécessaire aux citoyens. L'Union nous demande encore « s’il est conforme au principe de « liberté de faire la presse des enfans au profit de l’Université , « comme l’Angleterre fait la presse au prolit de sa marine ? » Non,#cela blesse le principe de la liberté de conscience, et nous réclamons précisément en sa faveur. Nous demandons qu’il soit permis aux religions reconnues par l’état d’ouvrir des collèges où toutes les études soient soumises au principe de ces religions, sans prétendre néanmoins que les professeurs catholiques, protestans ou Israélites doivent être dispensés de prouver qu’ils savent ce qu’ils se proposent d’enseigner. Beaucoup de familles chrétiennes souffrent et doivent souffrir de voir leurs enfans sous la conduite de professeurs laïques, qui n’ont pas étudié la religion,ou qui, l’ayant étudiée, ont été assez malheu reux pour s’en séparer. 11 est affligeant, pour des mères pieuses, de voir des enfans de dix ans, sortis le jeudi de leur pension, et inter rogés sur leurs études, venir dire qu’Adam, Noé et Moïse sont des mythes, comme cela est enseigné dans plusieurs pensions de Paris....

À propos

Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.

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