Extrait du journal

le Globe par deux cents conservateurs. Où est la différence ? Nous disons plus, il n'y a de journaux ayant une valeur politique sé rieuse que les journaux subventionnés. Que signilient, politique ment, les trente mille abonnés du Siècle? rien. Mais quand un parti soutient de sa bourse un journal, cela donne une significa tion sérieuse, une valeur réelle à ce journal, cela honore ceux qui le rédigent et ceux qui le pat rouent. Disons en passant (pie les farouches puritains de la Démocratie pacifique demandent quarante mille francs de leur page d’an nonces, et adressent dos circulaires attractives à tous les cour tiers. Il paraît que le Phalanstère se résoudrait à se laisser sub ventionner de quarante mille francs par la pommade du lion, par toute espèce de capsules et par les sociétés en commandite. O vertu ! Nous n’avons placé la Démocratie pacifique dans cette galerie de la presse qu’à titre de curiosité, et nous l’avons classée entre les journaux de l’opposition et les journaux conservateurs, parce qu’elle ne marche ni avec les uns ni avec les autres. Dans la petite presse d’opposition, on ne cite que le Charivari qui se dispense d’avoir de 1 esprit, parce qu’il a des caricatures, et le Corsaire-Satan, qui se dispense d’avoir des caricatures, parce qu’il a de l’esprit. Voici une anecdote piquante au sujet du Satan : le vieux Corsaire et le jeune Satan se faisaient con currence, et, partant, se faisaient la guerre ; on les réunit. Il y avait dans le Corsaire un llambard qui montait sans cesse à l’a bordage du Satan, et dans le Satan un diablotin qui ne cessait de donner des coups de griffe au Corsaire. Le jour de la réu nion, on voulut faire embrasser le llambard et le diablotin ; quelle fut la surprise générale, quand on reconnut que le llamhard cl le diablotin n’étaient qu’une même personne, deux becs en une seule plume. Le jeune écrivain dont il s’agit (il était jeune!) a été recueilli comme un sujet précieux par la Revue de Paris. Après les petits journaux d’opposition, viennent les journaux reproducteurs : Y Estafette, journal coupé par un homme de ta lent, M. Galibert, ancien rédacteur de la Revue britannique ; Y Echo français, journal coupé par M. Alfred Desessart, le rival malheureux de madame Louise Collet devant l’Académie. Nous disons coupé au lieu de rédigé, parce que dans les journaux reiroducteurs, ou n’écrit pas, on coupe dans les autres journaux es articles destinés à la reproduction. L'Estafette n’a pas moins de cinq à six mille abonnes. Quelle est l’opinion politique de ces lecteurs, qui s’abonnent en même temps aux articles du National et aux articles du Globe 'l La presse conservatrice ne compte que trois journaux à Paris : les Débats, la Presse, le Globe. 11 y a eu une époque où le Journal des Débats n’admettait dans ses basses colonnes que des articles de critique littéraire; depuis la mort de M. Berlin l’aîné, ces articles deviennent de plus en plus rares. Le Journal des Débats, quoiqu'il s’adresse à une classe de lecteurs d’élite, n’a pu cependant se dérober à la toute puissance du roman-feuilleton; c’est lui qui a publié les Mystères de Paris. Il étale en ce moment un roman de M.Alexan dre Dumas dans ces mêmes colonnes où M. Dumas a été si sévè...