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Le Globe, 11 août 1880

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Le Globe
11 août 1880


Extrait du journal

Nous avons donné hier, dans la dernière dépêche de notre correspondant spécial, quelques détails sur le banquet offert par le président de la République à la munici palité et aux officiers des flottes française et anglaise. M. Grévy a prononcé le discours sui vant : Messieurs, Je veux, avant tout, remercier cette ville de Cherbourg, si belle, si intéres sante et qui se montre si excellente pour nous. Le cordial et magnifique accueil que nous recevons m’inspire un senti ment de gratitude et d’affection qui ne périra pas. Cette dette de cœur, non pas acquittée, mais reconnue, je porto un toast à la marine française. En venant visiter les deux belles es cadres qui sont réunies dans ce grand port de la Manche, j’ai voulu saluer en elles la marine française et lui apporter un témoignage de ma vive sympathie pour le mérite et la distinction de son corps d’officiers, pour l’instruction technique et l’intrépidité de ses marins, pour la science et l’application intelligente des merveil leux progrès que le génie moderne a réalisés dans la construction des navires et dans leur armement. Notre marine, je suis fier de pouvoir le dire, n’a aucune comparaison à redouter, mais elle n’est point encore dotée suffi samment d’un matériel naval qui puisse assurer à la France la puissance maritime que lui assignent sa position sur les deux mers et sa place dans le monde. Des projets ont été élaborés dans ces dernières années pour renforcer notre flotte ; ils n’ont reçu qu’une exécution partielle. Peut-être, au milieu des trans formations et des expériences auxquelles nous assistons, eût-il été imprudent d’aller plus vite. Mais le moment venu, il faut que ces projets soient exécutés entière ment. Il faut aussi que nous consacrions une partie de nos ressources à achever les travaux que réclament nos ports, à com mencer par ceux du port de Cherbourg, travaux dont l’importance, la nécessité et l’urgence ne peuvent être contestées. La France aime sa marine comme elle aime son armée de terre ; elle a besoin de l’une et de l’autre ; toujours elle doit faire pour la première ce qu’elle fait pour la seconde. Elle doit mettre en état de porter avec confiance son pavillon dans toutes les mers ses vaillants marins, qu’une vie de labeur et d’incessants dangers élève à la plus haute valeur militaire. Ils nous l’ont montré, lorsqu’au temps de nos désastres ils sont venus participer, avec nos braves soldats, à la défense du pays. Avec quel dévouement ils l’ont fait ! avec quel courage ! vous le savez. C’est une des belles pages de l’histoire de la marine française si pleine de pages héroïques. Elle est gravée en carac tères ineffaçables dans le cœur de la na tion....

À propos

Fondé par Adolphe Coste en 1871, Le Globe était un journal républicain qui se donnait pour mission d’« instruire son lectorat », et de lui apprendre à tirer le meilleur de la nouvelle situation politique en France après l’Empire – souvent d’un point de vue économique. Ce journal ouvertement cynique sera publié jusqu'en 1938.

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