Extrait du journal
Visite du roi à In reine d'Angleterre. Nous complétons aujourd’hui, d’après nos correspondances, les détails que nous avons donnés hier sur l’arrivée du roi en Angleterre, et sur son voyage de Portsmouth à Windsor ; « Dès six heures du matin, l’escadrille royale était eu vue de Spithcad. Le roi a déjeuné à bord. Peu do temps après, S. M. a reçu la visite et les hommages des amiraux sir G. Gocskurn et Bowler, de lord Adolphus Filz-Clarence, do M. le comte de Saint-Aulaire, ambassadeur de France, accompagné de M. le comte do Jarnac et des autres secrétaires de l’am bassade, et des consuls résidant dans le royaume-urii. « Bientôt après, le conseil de ville de Portsmouth est venu présenter ses respectueuses félicitations au roi. Les aldermen oui été admis dans le salon du roi, pièce superbe, ornée richement et dans le goût le plus ex quis. Elle était tendue en damas jaune du plus riche dessin ; les canapés et les chaises étaient aussi couverts de relie superbe étoffe, l.o plafond, à côtes, était peint en jaune clair et orné de fleurs et de fruits riva lisant avec la nature en variété et en beauté. Tous les accessoires étaient aussi riches et aussi bvillans ; l’intérieur de cette cabine, remplie d’un si grand nombre, de personnages distingués, portant des costumes si variés, était du plus bel effet. La corporation a été très gracieusement reçue par le roi. M. Guizot, le duc de Montpensier, l’amiral de La Susse, l'amiral de Mackau et les principaux personnages de la suite du roi étaient présens. « Alors, le greffier, M. Rowlinson, a lu l’adresse suivante : « Nous, le maire, les aldermen et bourgeois de la ville de Portsmouth, sujets loyaux et affectionnés de notre très gracieuse souveraine ta reine Victoria, dési reux d’exprimer les sentimens dont nous sommes animés à l’heureuse occasion de la visite de Votre Majesté en Angleterre, et profitant de l’opportunité que nous offre l’arrivée de Votre Majesté dans les limites du port et du bourg de Portsmouth, nous demandons la permission d’offrir à Votre Majesté, avec un sincère empressement, les respects et les félicitations de cette ancienne muni cipalité. « Regardant l’arrivée de Votre Majesté comme un honneur psur notre ville, nous la saluons plus particulièrement comme un événement national de la plus haute importance, de nature à augmenter les. bienveillans sentimens de respect réciproque qui devraient toujours exister entre deux pays aussi puissans et aussi influons que la France et la Grande-Bretagne. « Jaloux d'accueillir J’illustre hôte de notre bien-aimée reine, avec toutes les démonstrations qui conviennent à une occasion aussi grande et aussi mémorable, qu’il nous soit permis d’assurer Votre Majesté du vif intérêt que nous prenons à sa santé et à son bonheur, comme à la célébration joyeuse de sa royale visite. « Nous nous réjouissons de la nouvelle ère que Votre Majesté est faite pour ouvrir dans l’histoire des deux pays, et de l’espoir qu’elle donne de l’établisse ment entre eux de relations plus étendues et plus générales, qui, avec la béné diction de la divine Providence, contribueront a leur bien-être mutuel, à la conservation de la paix de l’Europe et à l’avantage de toutes les partiel habita bles du globe, a Le roi a aussitôt improvisé en anglais, langue dans laquelle on sait que S. M. s'exprime avec une rare facilité, la réponse suivante. Voici la traduction des paroles do S. M., telles du moins qu’elles ont pu être recueillies : « Monsieur le maire, Messieurs les aldermen et bourgeois, « et vous tous, messieurs qui m’entourez, « C’est avec une vive et sincère satisfaction que j’ai entendu la lcc« lure de l’adresse que S. M. la reine Victoria vous a permis de me préci senler. Après avoir, en d’autre temps, trouvé un refuge et l’hospita« lité sur votre sol généreux, je suis heureux d'avoir aujourd'hui une n occasion d’exprimer tous les sentimens de mon cœur. L’année der* nière, S. M. la reine m’a gracieusement fait une visite, qui a éto pour « moi une bien grande preuve d’amitié. Cet acte de courtoisie a, j’en « suis sûr, beaucoup contribué à fortifier l’amitié qui subsiste entre les a deux pays, et qui existe dans le cœur des deux souverains. « Mon désir a toujours été d’entretenir une bonne et sincère intelli
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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