Extrait du journal
crédit, et ne dorthera-t-il pas une impulsion fécondante à cette mis se de valeurs que le défaut de confiance, l’instabilité des institutions, tiennent en portefeuille ou dan* des coffres, resserrées et improduc tives? Que doivent désirer «le plus les propriétaires de maisons,.de terres, etc., dont les fermages, les loyers, les revenus quelconques n’urriveut plus «pie par filets dans les moments de trouble? ne regdgneront-ils pas ainsi amplement la surtaxe à laquelle ils auront été assujétis? Il en est de même des commerçant» , des directeurs de travaux, des fabricants, des entrepreneurs de tout genre ; caries jouissances matérielles procurées aux prolétaires par une diminuti«>n d’impôts seront autant de débouchés ouverts à la production. Et puis est-ce vivre que d’avoir toujours à craindre des émeutes, tantôt ici, tantôt là; d’être sans cesse sur le qui-vive comme en pays conquis, haïssant et redoutant à la foishles concitoyens, des frères, qui en dépit de toute morgue aristocratique sont nos utiles et in dispensables auxiliaires, et non la plaie de la société, comme on a osé l’écrire? Par un singulier préjuge qui n’est que le débris «les temps féodaux, on se croit volontiers dispensé de toute reconnaissance en vers ceux que l’on paie; on regarde, du haut de sa grandeur, com me de très humbles obligés tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, reçoivent un salaire. Par une réaction naturelle, les salariés paient les .salariants de la même monnaie, et se persuadent que tout est fini entre eux lorsque la tâche est terminée. De là ces reproches d’ingratitude que l’on s’échange mutuellement, et qui sont égale ment fondes de part et d’autre.Touteela est déplorable, ce n’est point une société, c’est une arène. Cependant en conscience ceux sur qui doit le plus peser la responsabilité des désordres ne sont-ils pas ceux qui sont les supérieur», et qui en cette qualité avaient les inférieurs à moraliser? Séparer d’une manière tranchée, ainsi que l’a fait le Journal des débats, les intérêts de ceux qui travaillent de leurs mains, des in térêts de ceux qui les dirigent ou fournissent les instruments de travail, c’est raviver la distinction usée des deux natüres et retarder le moment d’une fusion par associatiori entre les branches d’une même famille. Sous l’empire de pareilles idées les ouvriers de Lyon Courent de nouveau le risque de se fourvoyer. Vous renvoyant vos dénominations outrageantes, les voilà qui prennent leurs précautions aussi contre la nature fabricants et qui veillent s’organiser en de hors d’elle. Comme si fabricants et ouvriers pouvaient réciproque ment s’isoler; comme si les nouveaux chef* qu’il* tireraient de leur sein sont d’une autre pâte que les chefs actuels qu’ils renient! Les infortunés! ils ont du moins leur excuse dans leur ignorance forcée ; mais vous qui avez sur eux le privilège de b science, pourriezvous, en dépit de ses enseignements, en dépit de* sentiments d’as sociation, prolonger l’erreur si fatale aux deux partis? ou, ponr mieux dire, pourriez-vous vous obstiner à ne pas reconnaître qu’il ne doit y avoir qu’un seul parti, qu’un seul intérêt dans l’état? En définitive, toutes ces concessions que l’on a préconisées, du moins comme mesures de sûreté, nous ne les voyons pas se réaliser, et le temps presse. Le devoir de tous les organes indépendants de la presse est donc de les réclamer opiniâtrement, mais sans aigreur, carie moyen de faire agréer les conseils n’est point de les assaison ner d’injures ; les homme* sont ainsi faits : les ministres sont comme les autres. Mais dès à présent nous visons plus haut et plus loin , c’est à faire cesser la concurrence qui, tout le monde l’a reconnu, est la cause originelle et permanente de tout le désordre , et qui rega gnerait bientôt le terrain qu’on aurait momentanément soustrait à son action délétère; c’est à poursuivre immédiatement et sans relâ che l’association des ouvriers entre eux, de ceux-ci aves les fabri cants, et «les fabricants avec les capitalistes....
À propos
Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.
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