Extrait du journal
FRANCE. SOUSCRIPTION POUR LE MONUMENT DE MANUEL. C’est aujourd’hui que sont assemblés tous les colleges électoraux de la France. Quel devoir ils ont à remplir, ce n’est pas à nous de le dire ni de guider leur choix ; la loi nous prive de celte noble mission. Mais du moins elle ne nous défend ni le souvenir , ni la reconnaissance ; et dans ce jour solennel, qui pourrait 11e pas se souvenir de Ma nuel ? qui pourrait 11e pas tourner les yeux vers celle tombe solitaire, qu’il nous a presque fallu lui gagner an prix du sang ? qui pourrait ne pas y chercher, comme pour les ranimer et les rendre à la patrie, tant et de si douces vertus , un désintéressement si pur, un courage si simple, une si mâle franchise ? Hélas ! nous nous en som mes privés il y a trois ans dans une heure de faiblesse , et nous ne pensâmes pas que ce pouvait être pour toujours, et nous ne pensâmes pas que jamais une nation ne doit différer d’un jour ce qui est bien et ce qui est juste : nous avons oublié Manuel, et Manuel nous manque aujour d’hui. Non qu’assurémeut la patrie ne puisse se sauver sans lui ; mais il nous manque pour l’honorer comme il méritait d’étre honoré, pour l’opposer comme nous le de vions à ceux qui ont violé en lui tous 110s droits ; en un mot, pour le présenter au monde comme le jugement de la France sur ceux qu’il avait si bien jugés. Si une telle satisfaction nous est ravie, il en reste du moins une que rien ne peut nous enlever ; sa tombe est là qui attend nos hommages ; elle va s’élever à côté de celle de Foy , et il faut qu’elle s’élève aussi glorieuse. Electeurs delà France constitutionnelle, c’est a vous d’y déposer la couronne civique. Quand, il y a trois mois, le peuple de cette grande cilé se pressait à sus funérailles, sous le sabre et les chevaux des gendarmes, les journaux esclaves n ont pu faire parvenir jusqu’à vous le vœu de la piété pa triotique des Parisiens; il n’a pas été permis de dire qu’une souscription était ouverte, et qu’011 s’adressait à vous : la censure a tout étouffé. Mais, comme il arrive toujours des iniquités et de l’intrigue, celte violence peut eti e utile en core à la liberté , et à la gloire de Manuel. Ce que vous auriez fuit isolés, chacun pour l’acquittement de la dette publique, vous pouvez le faire aujourd’hui réunis , et presque par délibération, comme dans lin college vous auriez donné vos suffi âges. Les piètres prient dans les...
À propos
Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.
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