Extrait du journal

Il est extrêmement curieux de constater publiquement que ce sont précisément les grands fiers-à-bras de l’opposition qui, au moment où il faut du courage argent comptant, demandent qu’on leur fasse crédit. Assurément, il est sans exemple qu’une loi quelconque ait jamais été votée sans un nombre notable de boules noires. Il y a lieaucoup de membres de l’opposition qui sont presque passés à l’étal de machines négatives, et dont la fonction consiste à mettre une boule noire dans l’urne contre toute loi, quelle qu’elle puisse être. Le nouveau mode de votation a complètement changé ces mœurs. Voilà maintenant que ces membres de l’opposition, placés en lace du vole public, reculent effarouchés,‘comme des chauves-souris sorties de leur trou avant l’heure des ténèbres, ils n’osent plus, comme ils faisaient, voter contre les lois les plus simples, parce que leur opposition, inintelligente, routinière et mécanique, a pour témoins la chambre et le public, et qu’ils tremblent devant le ridicule dont leur conduite habituelle ne saurait manquer de les couvrir. Ainsi, aujourd’hui, dans le vote sur les pensions militaires, sur 242 votans, il n’y a eu que quatre boules contre. Une pa reille chose ne s’était jamais vue, l’opposition contenant au moins quarante natures négatives comme celles dont nous par lions. Ces quarante honorables négations ont été évidemment tyrannisées par le vote public. Les quatre Romains qui ont refusé de voter la loi sur les pen sions militaires méritent d’être nommés : ce sont MM. le général Laidet, Maurat-Ballange, Pierron et Luneau. Ainsi, M. le général Laidet n’aurait pas voulu que les servi ces des anciens militaires, ses camarades, tussent récompensés ; c’est une façon comme une autre de comprendre les intérêts de l’armée; nous douions néanmoins que les anciens militaires lui en soient très rcconnaissans....