Extrait du journal

RUSSIE. Statistique de la Sibérie. La Sibérie ne nous est guère connue que comme un pays d’exil et de désolation. C'est elle cependant qui ouvre aux Russes le chemin de la Chine, et qui leur permet de disputer aux Anglais le commerce de la Haute-Asie ; la possession de ses déserts leur a donné le moyen de faire arriver des caravanes au Cachemire et au Thibet, et d’établir des postes de Cosaques sur la côte de l’Amérique, en vue du territoire des Etats-Unis; elle procure de plus, au vaste empire dont elle dépend, une colonie de déportation, qui, depuis vingt-cinq ans, a reçu plus de 100.000 condamnés. Sous les rapports de la géographie physique, la détermination des effets de son climat sur la population est d’un grand intéiêt, puisqu’elle offre le seul exemple qu’on puisse connaître de l’Influence exercée sur l’espèce humaine par l’habitation des plus hautes latitudes du globe terrestre. Ces motifs recommandent les nombres suivants, qui expriment le présent et l’avenir de cette contrée. < D’après le dernier recensement, la population de la Sibérie s’élève à 1.604.000 individus : 1,420,000 habitent la partie occidentale, et 184.000 seulement la partie orientale. Le Ramlschatka * compte que 4,6o6 habitants , et le district d’Ocbotsk 6,698. Eu divisant le pays en trois zones parallèles, on trouve qu’il y a dans celle du midi 1,220,000 individus; dans celle du centre, 882,000; et dans celle du nord, 198,000. La population décroît, eu s’avançant vers le pôle, comme ô, 2 et 1. Les Russes sont maintenant aux aborigènes comme 8 sont à 5. Dans la Sibérie occidentale, qui forme le gouvernement de Tobolsk, habité par 572,000 individus, le nombre des Russes est à celui des aborigènes comme 17 i 2. Dans la partie centrale, comprenant les gouvernement s de lomsk el de Venissish cl une populatiou de 47^,000 per sonnes, ils sont comme 11 à 2. Dans le gouvernement de lrkoutsh et la province de Yikoutsh , où 1 on ne compte guère que 80,000 habi tants, ils sont seulement aux originaires comme 4 sont à 5. Malgré celle dernière proportion, on peut prévoir que les aborigènes dhparaitront progressivement, comme les tribus américaines, devant la civilisation ; leur nombre actuel ne surpasse pas 436,000 individus des deux sexes. L’accroissement de la population totale est immense. Si l’on en croit les recensements, le nombre d:s naissances est double , chaque année , de celui des décès, tandis qu’il ne forme qu’une augmentation d’un sur quinze dans les pays les plus favorisés de l’Europe : ce qui explique rait comment de temps immémorial il est sorti de ces contrées baibares d innombrables transmigrations d’hommes qui allaient chercher une patrie dans les régions méridionales. Par une singularité dont il serait curieux d’examiner les causes la partie centrale éprouvé cet accroissement de population dans son plus haut terme ; on y compte 26 naissances pour n décès. Dans la partie occidentale, il naît seulement vingt enfants pour remplacer onze morts; et il y a huit naissances pour cinq décès dans la Sibérie orientale. Oü porte a 848,o58 le nombre des individus du sexe masculin, ce...