Extrait du journal
Le débat soulevé dernièrement à la chambre des pairs par M. le comte de Monfalembert, au sujet des événemens de la Syrie, a donné lieu à de courtes explications échangées à la chambre des lords entre lord Beaumont et le comte Aberdeen. Dans la séance du 18, lord Beaumont a demandé qu’une hum» ble adresse fût présentée à la reine, pour la prier d’ordonner le dépôt des papiers relatifs aux dernières affaires de Syrie. Le noble lord, en appuyant sa motion, a semblé craindre, d’après ce qui s’était passé dans noire chambre des pairs, que la bonne, intelligence entre l’Angleterre et la France ne pût être troublée.^ Lord Aberdeen a rassuré pleinement Fauteur de la motion sur ce dernier point, en déclarant, de la manière la plus formel le, que le gouvernement français et le gouvernement anglais étaient complètement d’accord sur la conduite à tenir en Syrie, pour y ramener la tranquillité, troublée surtout par le mauvais système de gouvernement adopté par la Porte-Ottomane. Le mi nistre anglais s’est expliqué à ce sujet avec tant d’énergie et de persistance, que nous croyons devoir reproduire textuellement ses paroles : • « Je ne viens pas, dit lord Aberdeen, combattre cette motion, ne voyant aucun inconvénient à la production des papiers demandés, mais la production ne pourrait être faite avant quelques jours. Les papiers sont très volumineux et ils ont clé déjà déposés sur le bureau des com munes. Quelques personnes supposent que le gouvernement français est l’unique cause de toute l’effusion du sang et de la confusion qui* ont si long-temps prévalus en Syrie. Cette supposition est toute gratuite, et si l’on veut rechercher la cause du mal, on trouve qu’elle tient bien plu tôt à l’apathie des Tu'Câ et à leur mauvais gouvernement. 11 est vrai que les Français ont pris sur eux le soin de protéger les chrétiens et ils se sont imposé cette mission en vertu de traités existons et qui remon tent à dos temps anciens ; ils ont donné aux chrétiens cette protection conjointement avec l’Angleterre et d’autres puissances.Le gouvernement turc avait fait des promesses dont l’exécution, vis-à-vis la Syrie, a beau coup tardé. «L’Angleterre et la France désirent que les choses s’améliorent. Il n’est pas vrai du tout que la France songe à se retirer de l’alliance avec l’An gleterre et les autres puissances pour arriver à ce résultat. La vérité est, au contraire, que la meilleure intelligence règne sous ce rapport en tre toutes les puissances. «. Je ne crois pas être tenu de répondre à toutes les accusations por tées contre l’Angleterre dans la chambre des députées de France. Là, comme en Angleterre, dans la chambre des communes, il existe pour les orateurs une même liberté ae dire ce qui leur convient. Je n’ai pas eu sous les yeux les discussions signalées par lord Beaumont; je sais seulement qu’il a été soulevé contrp le colonel Rose, notre consul géné ral en Syrie, des accusations que je déclare dénuées de tout fonde ment. Le ‘colonel, dans une circonstance récente, s’est rnis à la tête d’u ne colonne, et il a arraché aux Druses six à sept cents Maronites. Tou tefois, il ne faudrait pas conclure de ce fait isole que l’Angleterre favo rise en Syrie un parti plutôt que Vautre. Ce que veut l’Angleterre (et c'est aussi le vœu de la France ) c’est que l’ordre ne soit pas troublé en Syrie, et que la condition du peuple y soit améliorée le plus possible, sans tenir compte des différences de croyance religieuse. Eu un mot, d’accord avec la France, nous désirons avant tout, l’amélioration de la condition du peuple, sans faire acte d’intervention superflue dans le gouvernement intérieur du pays. » Lord Beaumont a regretté que le gouvernement français n’eût pas contredit les accusations injustes formulées dans la chambre française contre l’Angleterre, et l’incident n’a pas eu d’autre suite. Dans fa séance du même jour de la chambre des commune?,;...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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