Extrait du journal

Nous pensons que le public, habitué à la légèreté avec laquelle les journaux de l’opposition ont coutume de traiter les affaires, n’aura pas fait la moindre attention à quelques commérages ri dicules relatifs à de prochaines élections. Tout ce qui a été dit à ce sujet est de l'invention la plus gratuite et la plus invrai semblable. A coup sûr, nul ne peut avoir la prétention fondée de con naître l'avenir ; mais, à moins de quelque événement qui chan geât radicalement la situation, on s’expliquerait difficilement comment le cabinet pourrait espérer une majorité plus ferme et plus unie sur toutes les grandes questions. Une chambre aussi décidée à faire prévaloir la politique conservatrice n’est pas de celles que l’on dissout dans des circonstances ordinaires, surtout quand il lui reste encore deux années devant elle. Nous commençons à nous habituer aux ministères qui du rent. Il n’est pas moins important de nous déshabituer des chambres qui passent. La stabilité des grands corps de l'Etat est la première condition d’un pouvoir fort, qui veut utilement user de sa force. 11 faut donc laisser les journaux de l’opposition imprimer,avec le sérieux qu’ils mettent à toutes choses,des contes à dormir de bout. Une dissolution et des élections générales pourraient peutêtre rendre quelque mouvement à ce grand corps détraqué du journalisme, vertueux. ; mais c’est une satisfaction qu’il est fort peu probable qu’on lui donne, et les comités qui se sont mis en irais de circulaires électorales auront brûlé leur poudre aux moi neaux....