Extrait du journal
Parla, 23 octobre. Non seulement le système protecteur est un système digne de la barbarie, en ce sens qu’il isole les nations; iin système qui consacre le privilège, en ce sens qu’il grève la consommation au profit de quelques industries, mais il n’atteint pas môme le but 3u’ü prétend atteindre : il n’assure pas un débouché aux prouits du travail national, il ne supprime fias la concurrence des produits similaires étrangers, il ne fait que la déplacer. Au lieu de trouver cette concurrence sur le marché national, le travail national la trouve sur les marchés étrangers. Voilà tout. Vous ferinèz, par exemple, l’entrée aux fabricant d’une nation euro péenne qui n’a pas de marine; sous l’influence de cette protec tion, votre fabrication se développe promptement. Le moment arrive où la production dépasse la consommation. Vous allez à l’étranger pour verser le trop plein, qu’y trouvez-vous ? Ces mê mes produits que vos tarifs prohibitifs ont fait refluer sur des marchés où ils ne seraient pas allés sans cela. Sur votre marché vous n’auricz eu à combattre que la concurrence de l’industrie étrangère, vous aurez maintenant à combattre la concurrence de l’industrie et de la marine étrangères. Le système protecteur, nous le répétons, no fait que déplacer la lutte ; il la rend plus terrible sur un autre champ de bataille où l’on n’a pas, comme chez soi, l’avantage du terrain. Ce sera l’histoire de la France et de la Belgique. La France repoussera les tricots belges; elle forcera la Belgique à se créer une marine et à fonder des colonies, avec l’aide de l’Allemagne. Pour sauver notre industrie de la concurrence des fers belges, nous aurons créé une concurrence à notre marine et à notre com merce des denrées tropicales. Nos ports de mer et nos colonies paieront la prime qu’on aura donnée aux forges françaises. En définitive, là prospérité générale y aura plus perdu que gagné. La Belgique seule ne pourrait "avoir une marine; mais associez la Belgique et l’Allemagne, aussitôt elles se trouvent dans les conditions des puissances maritimes. L’une a des ports ; l’autre aura, quand elle le voudra,'des vaisseaux, des marins et des colo nisateurs; toutes deux ont des produits à échanger avec les pro duits des pays tropicaux. Il semble que les Français ferment les yeux pour ne pas voir la tendance de la Belgique et de l’Allemagne à s’associer pour la formation d'une manne, qui portera la concurrence de leurs proOltOs là où la France et l’Angleterre ne la rencontrent pas enco re.—-'Quant aux journaux qui attaquent avec une persistance, et il faut bien le dire, avec une mauvaise foi si marquée, la pensée de la réunion commerciale de la France et de la Belgique, il est impossible d admettre qu’ils ne comprennent pas la portée du traité récemment conclu entre la Belgique et le Zollwerein. La Presse croit avoir démontré l’insignifiance de ce traité, lorsqu’elle a établi que l’avantage fait par le Zollwerein aux fers belges est peu considérable, et que l'Allemagne ne cessera pas de consom mer des fers anglais. La Presse détourne à dessein l’attention de l'objet essentiel du traité. L’objet essentiel du traité, c’est la création d’une marine, et ce but, le traité y conduit directement. La Presse ne l’ignore fias. Elle en dit bien quelques mots, mais elle parle légèrement sur la disposition essentielle. Voici comment s’exprime la Presse sur les dispositions relati ves à la navigation :...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
En savoir plus Données de classification - anvers
- piron
- thespis
- léon faucher
- félix solar
- rovère
- pigault-lebrun
- pons de verdun
- laffosse
- voltaire
- belgique
- france
- verdun
- allemagne
- angleterre
- paris
- athènes
- troie
- palais
- othello
- conciergerie
- i i.