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Le Globe, 27 février 1843

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Le Globe
27 février 1843


Extrait du journal

PARIS, 26 FÉVRIER Los journaux indépendant, qui sont des modèles de servilisme, et qui marchent l’un après l’autre, en la forme quHomère donne aux bataillons de grues qui arrivent du nord au commencement de l’hiver, ont tous reçu pour mot d’ordre, ce matin, de déclarer que c'est la minorité de la commission des fonds secrets qui a imposé à la majorité la netteté du rapport. Vous allez voir que le style de ces feuilles libres par excellence prouve qu’on leur a dicté leur opinion. On lit dans le Constitutionnel : La majorité aurait voulu éviter la question de confiance. Mais l’insis tance de la minorité a triomphé du mauvais vouloir et des peurs du mi nistère. On lit dans le Courrier français : C’est au zèle de la minorité intelligente de la commission que l'on doit la position de la question ministérielle. On lit dans le Siècle : fëSur la provocation d’une minorité imposante, qui propose de signifier au ministère le refus de confiance, la majorité elle-même accepte la lutte et demande à la chambre de se prononcer. Vous voyez que la consigne avait été donnée, et les journaux independans l’ont suivie avec une ponctualité qui fait l’éloge de leur discipline. Il est donc entendu que c’est la minorité qui a eu tout le couregc, et que c’est elle qui a dicté le rapport. Comme il y a quelque honneur à se conduire avec franchise, l’opposition a été bien aise de le prendre pour elle, selon l’habitude qu’elle a de s'at tribuer le patriotisme, la fermeté, enfin toutes les vertus, et de lais ser à ses adversaires loùs les vices. Il y aurait bien quelque objection à faire à ce beau rôle qu’aurait oué la minorité de l’adresse ; on pourrait se demander comment la minorité peut s’imposer à la majorité, et comment, en un scrutin, 5 voix sont plus faibles que 4 ; on pourrait poursuivre en disant que les conservateurs, qui étaient plus nombreux, ont nécessaire ment conçu et rédigé le rapport à leur guise ; que ce qui le prouve, c’est qu’il propose à la chambre de donner un vote de confiance au cabinet; et que par conséquent, si la question ministérielle est si nettement! posée, c’est la majorité qui l’a voulu. Mais ne chicanons pas cette pauvre opposition ; laissons lui la joie innocente d’avoir engagé‘le combat, cette joie étant la seule que les événemens lui réservent. Seulement, profitons de cette circonstance pour constater que, d’après l’opposition elle môme, la question ministérielle a été fran chement posée, sans équivoque, sans détours, sans arrière-pensée. Le Siècle s’en exprime ainsi ; On sort ainsi de l’équivoque si chère à quelques esprits ; la question se pose dès le début daps les termes qui ne laissent aucune place aux dé tours, aux hypocrisies, aux subtilités. Le Courrier français est du môme avis : M. le rapporteur de la commission des fonds secrets a lu son rapport à la chambre et posé la question de confiance. Le Constitutionnel est très explicite : Le rapport, grâce aux efforts de la minorité, aura donc au moins l’a vantage ae poser très nettement la question. Le National est encore plus clair : Nous devons rendre cette justice à M. Viger, qu’il n’a pas fatigué la...

À propos

Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.

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