Extrait du journal

une douloureuse impatience les explications qu’il pouvait lui doener. — C’est juste, dit-il, veuillez vous asseoir, madame, et je suis tout à vous. Mais avant de parler, il resta un moment la tète appuyée sur sa main, cherchant évi demment comment il allait commencer. — Ne craignez rien, dit Charlotte, je suis forte et prête a toui entendre. — Vous savez alors que monsieur votre mari est... halluciné ? — Je le crains. — Vous le craignez : eh bien, madame, vos craintes ne sont que par malheur trop fondées. — Que s’est-il passé ? — Je vais vous le dire. — Je vous en prie, monsieur, parlez sans ménagement ; n’ayez pas peur de me dire toute ia vérité ; je vous la demande, et le plus grand service que vous puissiez me rendre, c’est de m’éclairer. — J’étais avant-hier dans ce cabinet, com mença l’oculiste, et il pouvait être environ trois heures, lorsque je vis entrer monsieur votre mari, que je n’avais pas l’honneur de connaître. Il s'assit sur ce siège que vous occupez vous-même, et il me dit qu’il venait me con sulter pour une maladie des yeux dont il souffrait ; celte maladie, selon lui, était tout à fait étrange. Vous connaissez monsieur votre mari, ma dame ; je n ai donc pas à vous parler de la façon dont il se présenta ; tout ce que j’en veux dire, c’est qu’au premier abord il inspire la sympathie. Ce mot acheva ce que la demande de 1 ocu liste avait commencé; en se trouvant vis-à-vis «l’un médecin qui lut témoignait de l’intérêt, Charlotte eut un mènent d’espérance. — J’ai pour habitude, continua le docteur Verbist, d’examiner mes malades pendant qu’ils s’expliquent ; c’est pour cela que je les...