Extrait du journal

faire le plaisir d’accepter mon bras, je vais avoir l'honneur de vous conduire. Charlotte avait eu le temps de revenir de son premier mouvement de surprise, et la réflexion lui avait indiqué un moyen de sortir de son embarras sans avoir besoin de se pro mener à travers ie Palais-Bourbon au bras de ce guide trop aimable. — Je vous suis bien reconnaissante de voi tre offre de service, dit-elle: mais plutôt que de me mettre à la recherche de M. Sallarel, l je préférerais l’attendre ici. — Ici 1 au milieu de ce monde ? — Dans ma voiture ; ce que je désirerais, i ce serait donc que vous voulussiez bien faire passer ma carte à M. Saffarel. Ce rôle de commissionnaire ne pouvait pas convenir à ce vieux vainqueur, et ce n'était point ainsi qu’il avait compris que les choses i se passeraient. | S’il s’était mis à la disposition de Charlotte, j c’était pour avoir la satisfaction de se montrer dans les couloirs avec une jolie femme à son bras. Porter uno simple carte pour obliger cette jolie femme, qu’il ne reverrait sans doute jamais, ne lui disait rien d’agréable. Il voulutexpliquer à Charlotte qu’un député ne pouvait pas quitter ainsi la séance pour venir dans la rue, parler à une femme, si charmante qu’elle soit ; qu’il y avait dans le palais des salles dans lesquelles les députés recevaient les visites de leurs amis ou de leurs électeurs. Chai lotte persista dans son idée ; et, à la fin, elle parvint à remettre au député sa carte, i sur laquelle elle avait écrit quelques mots i pressants. | Deux minutes après, elle voyait Georges i arriver rapidement, tenant dans sa main une poignée de lettres. — Que se passe-t-il ? demanda-t-il. — Vous n’avez donc pas reçu une lettre du i docteur Verbist ?...