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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 7 octobre 1874

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
7 octobre 1874


Extrait du journal

que les sacrifices du comte pour Madeleine se passaient en conversation. Dominique. Sévérin la faisait élever comme 1 héritière d’un prince, et, de tait, à ses yeux, nulle n’était plus réellement princesse que la fille du grand écrivain. Comment pourvoyait-il à toutes ces dé penses? Le brave homme avait vendu un petit bien qui lui venait de sa mère, et il en appli quait le produit à l’éducation de sa chère filleule. Dominique éprouvait une certaine satisfaction d’amour-propre à penser que , cet argent ne devant rien aux Ghasseneud , on ne pourrait dire que les gages du ser viteur retournaient à la fille du maître. Ceci peint l’homme tout entier. Il se disait aussi que, dans les circons tances ordinaires, un parrain est comme un second père, et que rien ne s’opposait à ce que, une fois par hasard, il fût le pre mier. Madeleine vient d’avoir douze ans; on la prépare à taire sa première communion. Dominique s’est ch trgé de tout ; jamais mère tendre et prodigue n’a présidé avec plus de soins aux apprêts de cette solennité. La robe, le voile, les bas de soie, les gants, les souliers de satin , rien n’est assez cher, rien n’est assez beau ; le livre d’heures est une merveille ; le chapelet un bijou. Chacune de ces belles choses, que Madedeleine croyait naturellement devoir à la tendresse de son père, excitait d’autant plus ses transports de joie qu’elle en indui sait que le comte assisterait à la cérémonie. Pendant quinze jours, Madeleine vécut avec cet espoir ; elle reconstruisait dans ses souvenirs, plus chers et plus distincts que jamais, les traits de M. de Chasseneuil. Elle se rappelait jusqu’aux^ vibrations de sa voix , qu elle n’avait cependant pas entendue depuis bien longtemps. Sincère ment pieuse à l’âge où, d’ordinaire, les...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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