Extrait du journal
Nos lecteurs ont pu apprécier par la lecture du mémorable discours que nous avons reproduit dans notre dernier numéro avec quel art admi rable M. Thiers avait réussi à se dérober aux difficultés de la situation que M. Dufaure lui avait faite. Les fouilles républicaines, à part une ou deux exceptions, s’accordent à tirer de ce discours une solution favorable à l’avenir de l’opinion qu’elles re présentent et qui est celle de la grande, de l’immense majorité du pays. Ce qui domine les débats aux yeux du Siècle, ce qui domine le discours présidentiel, c’est que la légalité du gouvernement de la République a été affirmée de nouveau dans les termes les plus décisifs, et qu avant la fin de l’année, le pays sera appelé à placer les décisions de sa volonté souveraine au-dessus de toutes les contestations et de toutes les obscu rités des sophistes. Tels sont les deux points capitaux qui percent et déchirent les décla rations du président; aussi bien que le discours de M. Dufaure, et qui méritent d’être principalement re tenus. Pour la solution définitive de la question de République ou de monarchie, le Siècle s’en remet au suffrage universel, qui se prononcera souverainement avant dix mois d’ici, et pour le moment nous avons le gouvernement légal de la République, contre lequel nous ne voyons aucune espèce de légalité ou de violence qui puisse prévaloir. Pour le Journal des Débats, il n’y avait qu’un parti à prendre, main tenir le statu quo, rester dans ce pacte de Bordeaux, si élastique que le Message même du président peut y être contenu sans le rompre ; mais ce régime provisoire porte un nom qu’on ne peut lui enlever, celui de République et cette seule circons tance que la République existe de nom et de fait, qu’elle est le gouver nement légal du pays, unanimement reconnu et fidèlement obéi à l’inté rieur, respecté et amicalement traité au dehors, cette circonstance donne au régime provisoire sous lequel nous vivons, un caractère tout spé cial qui, ne s’était pas encore ren contré dans les gouvernements éphémères et intérimaires qui sé parent la chute d’un régime et l’a vènement d’un autre. Le gouvernement, dit la République française, avait paru trop pencher à droite ; M. Thiers s’est appliqué à le remettre debout entre les deux côtés de l’Assemblée, en retournant un peu à gauche. Les partis, toutefois, gardent leurs positions respectives, mais tout bien considéré, le journal de M. Gambetta ne pense pas que les intérêts qui lui sont chers soient en péril. Le devoir des républicains reste le même ; if se résume dans ces trois mots : Vigilance, patience et fer meté. Tout en constatant que M. Thiers a réussi à ne satisfaire ni la droite ni la gauche qu’il voulait rassurer simultanément, le XIXe Siècle rend cette justice au président qu’il n’a rien aggravé, rien envenimé, ni exas péré personne. Il a laissé entendre à l’Assemblée qu’elle avait eu le droit de se déclarer constituante, qu’elle ne réussirait probablement pas à rien constituer et que le pays s’attendait à la voir disparaître en 1873, c’est-à-dire dans un délai qui ne lui permet guère d’étudier les questions constitution nelles. 1 L’Avenir national ne voit rien de sérieux dans la majorité que M....
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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