Extrait du journal

faire savoir au quai d’Orsay. Le quai d’Orsay n’a rien voulu croire. Les Anglais sont trop courtois pour triompher aujourd’hui de cet aveugle ment. Mais nous avons bien le droit, nous autres, que la courtoisie internationale ne retient pas, de marquer le point, un mauvais point. La seule excuse que puisse invoquer le quai d’Orsay, cVst qu’en ignorant tout de la vraie situation, il s’est con formé à la tradition. Notre diplomatie se fait, on le croi rait du moins, un point d’honneur de toujours cire la dernière intonnée de ce qui l’intéresse, et de nier l’évidence jusqu’à ce qu’elle loi crève les yeux. Avant la guerre du Transvaal, M. Yves Guyot alla un jour trouver M. Delcassé et lui dit : — Vous savez que l’Angleterre va faire la guerre. — Vous voulez rire, dit M. Delco.;*"!, La guerre ! Mais vols n’y pensez pas, l’Augleterre 11e peut pas la faire. Elle n’a pas d'armée. — Si elle n’a pas d’armée, elle en trouvera une, mais je vous dis qu’elle va faire la guerre. — C’est une marotte. Mais enfin, à qui ferait-elle la guerre? — Aux Becs. — Ah ! ah 1 ah 1 aux Bocrs !... Eh ! bien, mon cher ami, les gens qui vous ont dit cela se sont payé votre tête, si j’ose ainsi m’exprimer. — Osez, osez, mais vous verrez que l’Angleterre tera la guerre et avant longtemps. — Mon cher, si la guerre devait avoir lieu, je le saurais I conclut M. Delcassé avec force. Quelques jours après, les Boürs en traient en campagne......