Extrait du journal
Plusieurs prélats ont profité des prières publiques prescrites à l’ouverture de la session pour taire des manifestations poli tiques. M. l’évêque de Versailles, dans son discours aux députés réunis dans la cha pelle du Palais, s’est borné à attaquer la Révolution française, coupable, à ses yeux, d’avoir séparé la politique de la religion. Il semble d’ailleurs avoir une connaissance insuffisante de cette Révolution qu’il con damne, lorsqu’il prête à i-es partisans cette maxime, nouvelle pour nous : < Le gou vernement étant laïque ne dépend d’aucune loi supérieure. » La Révolution française, à l'exemple des poètes et des philosophes de la Grèce, qui proclamaient l’éternité de la loi morale, supérieure à la volonté des dieux et des hommes, n’a-t-elle pas re connu l’existence de droits et de devoirs contre lesquels ne peut prévaloir la loi civile? Dans la lettre qu’il a adressée à son clergé, M. l’évêque d'Orléans est entré plus au vit dans la politique. Cette lettie a le caractère d’un appel à la reconstitution de la majorité du 24 mai. M. Dupanloup y déplore < le spectacle lamentable des désunions obsti nées qu’offre le grarid parti conservateur de France. » Il fait apparaître le spectre rouge, et il montre a la puissance et la sagesse humaine aux abois, la prochaine explosion des passions révolutionnaires, l’armée antisociale sur pied. » Ce qui est en péril, suivant lui, .x ce n’est pas seule ment un parti, c’est la France ; ce n’est pas seulement la France, c’est, si Dieu ne les protégeait contre nos passions, c’est la re ligion, c’est l’Eglise. » Excité par ces vai nes terreurs qui hantent également l’esprit de M. Buffet, l’évêque d’Orléans conclut, comme M. Buffet, à l’union t sur le terrain de la défense sociale », ce qui, dans la pra tique, signifierait le retour à la politique du 24 mai. [Le Temps.) A en croire une rumeur assez accréditée dans les cercles diplomatiques, M. le comte Apponyi, ambassadeur d’Autriehe-Horigrie près la République française, serait sur le point de donner sa démission , pour se retirer dans la vie privée. On ne dit pas — dans le cas où cette nouvelle vien irait à se confirmer — quel serait son successeur. (Danube, de Vienne.) Le groupe de l’Appel au peuple a décidé qu’il s’abstiendrait sur la question du scru tin de liste. Cette résolution a été prise par ce groupe à cause de la divisiou qui a éclaté dans son sein. On se partageait dans des proportions égales, ce qui annulait les votes des uns et des autres. Les bonapartistes ont préféré s’abstenir en commun....
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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