Extrait du journal

compte qu'en refusant de te prêter à un mariage où, cette fois, tout ce que l’on peut raisonnablement espérer est réuni, tu diminues pour Blanche et moi nos chances d’établissement. Tu sais que bien des sacrifices, dont nous pâtissons, il faut bien te le dire, ont été faits pour toi. Avec l’espérance, la quasi-certitude de te voir bien pourvu, nos parents peuvent envisager la possibilité de nous donner une dot, pas bien grosse, mais enfin une dot... et jamais ni l’une ni l’autre nous ne trouverons à nous ma rier si nous n’avons rien, et tu connais les embarras de nos parents. Si toute ta conduite pendant ces derniers mois n’avait témoigné que tu étais disposé à épouser Juliette, jamais maman n’au rait encouragé M. de Palud, et surtout, moi, je n’aurais pas admis qu’il le fût... oui, Bernard, je te dirai la vérité parce qu’il faut une fois que tu la regardes en lace... — Tu parles comme M. de Palud, ricana amèrement Bernard. — Ah ! mon ami, plût à Dieu que la raison ait eu dans nos vies la part qu’elle a eue dans la sienne... Tu. sais si j'aime nos parents, cependant je juge, et je me rends compte qu’ils ont gas pillé leur situation qui était maguitique... Tu diras qu’ils ont trop aimé leurs enfants... ils ont eu tort... leur indulgence t’a encouragé dans une voie dont nous avons tous souffert... on a payé tes dettes... et puis, Blanche et...