Extrait du journal
D’ailleurs, permettez-moi de vous le dire, plusieurs chambres de commerce n’ont pas attendu la loi pour réaliser ce programme. La loi de 1898 permet aux chambres de commerce de nommer un nombre de membres correspondants égal à celui de leurs membres titulaires. Dans la chambre où j’ai l’honneur de siéger déjà depuis vingt ans, nous avons nommé des membres correspondants ; où sommes-nous allés chercher certains d’entre eux? — M. le ministre du com merce pourra vérifier le fait — : dans le pe tit commerce précisément. Nous avons, siégeant parmi nous, le président des unions commerciales et aes syndicats commerciaux de Saint-Quentin, et nous nous entendons parfaitemeni. Je ne suis nullement effrayé, pour ma part, de l’en trée de ces auxiliaires dans les chambres de commerce. Je ne demande qu’à collaborer à la cons titution de ce que j’appellerai lâ démocra tie laborieuse, c’est-à-dire à la réunion de toutes les forces productives et commer ciales de la France, le grand et le petit commerce, la grande et la petite industrie. C’est sur elle qu’il faudra bien s’appuj’er un jour, et peut-etre plus tôt qu’on ne le pense, pour refouler les exigences inac ceptables d’une démagogie turbulente. Je ne demande, pour ma part, soyez en con vaincus, qu’à coopérer à la constitution de cette force qui constituera, j’en suis sur, la meilleure sauvegarde de la prospérité du pays. (Très bien ! — Applaudissements sur divers bancs.) Après une réplique du rapporteur, M. Savary, M. Touron intervient de nouveau à la tribune pour défendre son amendement contre les attaques dont il a été l’objet. M. Savary lui a trouvé un petit air « ancien régime ». M. Touron. — J’avoue ne pas avoir très bien compris en quoi mon système pou vait bien avoir ce petit air vieillot. (Sou rires). Probablement, M. le Rapporteur aura voulu dire que j’attribuais au grand com merce et à la grande industrie un nombre de sièges disproportionné à leur impor tance. Messieurs, je croyais avoir démon tré tout à l’heure au Sénat que mon amen dement ne fait pas de catégories entre la grande et la petite industrie, et que loin d’être approximatif dans son classement, comme l’a dit M. le Rapporteur, il est, au contraire, absolument net. D'un côté, toute l’industrie, non pas la grande, non fias la petite, toute l'industrie, c’est-à-dire es 194.000 patentés du tableau C : petite, grande et moyenne. Qu’y a-t-il là,Monsieur le Rapporteur, d’ancien régime ? De l’aulre côté, tout le détail, les grands magasins avec les petits détaillants. Là encore pas trace, pas le moindre vestige de l’ancien régime. Je ne l’aperçois pas, pour ma part, et je serais surpris que le Sénat puisse la découvrir. (Nouveaux sou rires). Vous avez probablement voulu faire al lusion, monsieur le rapporteur, à ce qui arriverait dans la réalité, c’est-à-dire à la probabilité de l’entrée dans les chambres de commerce d’un assez grand nombre d’industriels et de commerçants du ta bleau B. C’est cette éventualité qui vous choque. C’est là pour vous ce qui me donne un petit air ancien régime. Mais je n’ai pour vous répondre qu’à me tourner du côté de votre système et à vous dire : mais vous, messieurs, qui al lez faire six, sept, huit ou dix catégories, là où je n’en demande que deux, vous al lez pour certaines des catégories, faire nommer de grands industriels et de grands commerçants, par combien de voix ? M. Dominique Delahaye. — Par euxmêmes. Je demande la parole. M. Touron. — Par moins de cent voix I Vous aurez des élus de grandes industries nommés par dix électeurs, tandis que d’autres élus seront nommés par20.000 ou 25.000 détaillants. Si l’un des deux systèmes a l’air ancien régime, avouez, monsieur le rapporteur, que c'est plutôt le vôtre. (Très bien ! très bien ! au centre, à droite et sur divers bancs à gauche). Après une nouvelle intervention du ministre et du rapporteur et une troi sième réplique de M. Touron, on pro cède au scrutin sur l’amendement dé posé par l’honorable sénateur de l’Aisne. Le renvoi à la commission est re poussé par 142 voix contre 119. Le scrutin sur le fond donne les résultats suivants : Pour 149; Contre 100....
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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