Extrait du journal

personne au gouvernement ; qui est venue le 4 Septembre 1870, quand la honteuse capitulation de Sedan avait livré notre armée à une armée d’invasion (Bravos 1 Applaudissements). A Metz, un second Sedan a eu lieu ; celui qui lut le maréchal Bazaine a livré au»si notre armée par une capitulaiion faite dans des termes intolérables ; et comme cet homme était encore vivant à l’heure où la justice pouvait se produire en toute liber té, on l’a poursuivi et il a été déclaré coupable h l’unanimité par un conseil de guerre composé de telle sorte que, non-seulement il y trouvait toutes les garanties imagina bles, s’il eût été déclaré innocent, mais il trouvait, chez d’anciens camarades qui l’avaient connu dans des jours meilleurs et qui étaient là, une bienveillance assurée. Cependant l'évidence des faits était telle ment lui te qu’il a été déclaré, à l'unani mité, traître à son pays, pour avoir livré la deuxième année de la France dans un mo ment où son devoir était de la défendre. Eh bien ! il y a en France, à l’heure où nous sommes, des gens qui protestent contre cette sentence et disent qu'après tout, le maréchal Bazaine n’est pas si cou pable. (Applaudissements et exclamations. ) En même temps qu’on le poursuivait pour avoir capitulé sans nécessite, comment n’aurait-un pas poursuivi celui qui, à Sedan, réunissait à la qualité de générai en chef celle de souverain, devait taire respecter le nom de la France, celui auprès de qui les généraux insistaient pour qu’il combattit, et qui n’a pas voulu combattre, qui a refusé même de la ire dans 1 armée ennemie une trouée glorieuse 7 Eh bien, et lui que vous savez, malgré tout, a capitulé ; il a fort bien réfléchi qu’en se rendant de sa per sonne aux Prussiens il serait traité comme les tètes couronnées se traitent entre elles, qu’on l’enverrait dans quelque château où il trouverait une vie très douce, très princière, sinon impériale (Bravos). Je ne suis pas surpris que ceux qui cherchent a dé fendre sa mémoire et prétendent qu’on l’a calomnié, soi nt si tendres, si compatis sants pour l’ex-maréchal Bazaine. Les deux trahisons ne sont qu'une seule et meme chose, un même jugement les aurait atteint! s et la même appréciation de ces deux faits identiques doit ctre dans l’opinion de ceux qui m’entendent. (C’est vrai.) a ... Notre première armée était livrée à l’ennemi, et la seconde ôtait investie dans Metz, il ne nous restait aucun moyen sé rieux d’organi.-rr la défense ; il ne restait personne qui put donner un ordre, qui put imprimer une direction dans le mouvement administratif du pays. Eli bien ! c’est à cette heure que quel ques hommes dévoués, qui avaient reçu un mandat comme représentants, qui étaient députés de la Seine, ont pris sur eux la responsabilité de la défense. Dira-t-on que c’étaient des ambitieux ? Comment admet tre des calculs d’ambition, quand il n’y avait pas autre chose à luire que de subir des travaux incessants, que de chercher les moyens de se relever, de se défendre, et quand ceux qui auraient voulu penser à eux - mêmes devaient se dire que ce qui attend toujours ceux qui se jettent sur la brèche en pareille occurrence, ce sont des accusations et non des remercie ments ? Les gens qui les accusent aujour d’hui se sauvaient alois de* tous côtés. (Ap plaudissements). Et quand ils sont revenus,à l’abri de la République, ils ont retrouvé leurs mai sons, leurs foyers, leur opulence conservés intacts, et, quand on a nommé une As semblée, à la première heure, il n’v avait pas dix membres peut-être qui eussent osé élever la voix contre les hommes du 4 S.ptembre. Mais dès que toutes les anxiétés ont été dissipées, dès qu’on s’est trouvé bien tranquille, bien installé, alors on a...