Extrait du journal

Elle les accueillit avec bonté et leur demanda à chacune leur nom. — Lucie, répondit l’ainée. — Francine, répondit la cadette Elles ne savaient ni leur âge, ni le lieu de leur naissance, ni le nom de leur fa mille. Quant à leur mère, la plus jeune n’en avait aucun souvenir ; l’ainée se rappelait vaguement avoir été caressée jadis par une belle dame qui l’embrassait souvent et la mettait sur ses genoux. — Où donc 7 demanda Mme de Valdieu. — Dans un beau château avec un parc où il y avait beaucoup d’arbres et une petite chapelle Elle croyait que la belle dame était sa mère, mais ses souvenirs s’arrêtaient là. — Reconnaîtriez vous cette dame 7 de manda la duchesse. — Je crois que oui, dit l’enfant avec un soupir. — Cet homme qui vous a conduit est-il votre père ? — Non, il nous a recueillies au bord d’un fossé où nous étions abandonnées, nous a-t-il dit. — Savez-vous lire ? — Non, madame. — Allez-vous à l’église quelquefois ? — Quand il pleut, pour nous mettre à l’abri. Le cœur de la duchesse se serra. — Cet homme vous traite t-il bien ? — Il est pauvre, il est vieux, nous lui devons de la reconnaissance. 11 nous en voie ou nous conduit mendier, nous lui...