Extrait du journal

coup près aussi vive. Elle se demanda si elle ne ferait pas au bon Braslot la con fidence de son entretien avec Marcel. Elle se réserva ; et l’avocat, n’osant aborder le chapitre, la regarda un peu longuement, scrutant ses yeux et son visage et il lui dit : — Vous n’ôtes pas heureuse, Gilberte ? Elle baissa la tête. — Vous n'avez pas eu raison de partir de Séname brusquement comme vous l’avez fait et d’y laisser tout le monde sans nouvelles de vous. Mais ce n’est point un blâme que je vous adresse, c’est un regret que j’exprime. — Oui, j’ai eu tort, mais je n’ai pu ré sister à l’éloignement pour le mari que m’avait désigné le testament de Mme Ilalain, si bonne pour moi, pendant si long temps. — Oh 1 ce testament, s’écria l’avocat, que de mauvaises nuits il m’a fait passer 1 Je ne me doutais pas, quand ma vieille amie me demandait des conseils sur telles et telles questions, qu’elle profiterait si bien de mes leçons en se cachant de moi. Cependant il est impossible que les choses en restent au point où elles sont. M. Cendrau, votre mari, accapare en ce moment toute la fortune, ma chère en fant. Quand ie dis : accapare, je veux dire : administre. Ce qui, dans l’état des choses, revient au môme, en fait, sinon en droit. Et pourtant, de cette fortune, il vous revient moitié. Elle fit un geste de protestation. /...