Extrait du journal
— T’as pas voulu te faire inscrire encore ? Mais qu’est-ce que tu attends donc, bon sang ?... Regarde, moi !... Avec mon allocation de chômage, mes secours, mes bons de pain, viande et charbon, je ratisse déjà plus de mille francs par mois... Avec ça, on peut croûter ! Et comme voilà près d’un an que mon proprio garde ses quittances, tu parles si je suis peinard !... Quand j’ai envie d’emmener Julie à la campagne, le dimanche, ou de me < fringuer » à la hauteur, eh bien ! je bricole, je vends des cravates « à la fauvette » avec un copain, je travaille un peu ans Halles... Oh ! ça manque pas, le boulot ! Mais tu comprends, pour moi, primo : la belote et le cinéma... Ah ! le cinéma ! Si tu savais ce que je m’en tasse !... Tous ces capitalistes de patrons, tous ces types à autos, le fisc les travaille dur ! Mais pour nous, c’est la bonne vie. Chacun son tour !... Fais donc comme moi, mon pote !... Avec les allocations, on s’arrange une petite existence, là, bien gratinée... Tiens ! Tas trop l’air de t’en faire !... Viens avec moi. On va boire un glas. Après, je t’offre le ciné. J’en connais un, rue Saint-Martin, où les chômeurs paient demi-place... Tous les après-midi, la salle est pleine......
À propos
Le Jour est un journal fondé le 3 octobre 1933 par Léon Bailby, ancien directeur de L’Intransigeant. Très marquée à droite, la publication prend souvent le parti de Franco ou de Mussolini, et se montre favorable aux accords de Munich de 1938. En 1938, Bailby rachète L’Écho de Paris et fait fusionner ses deux journaux pour former Le Jour-Écho de Paris le 28 mars. En 1939, celui-ci tirait à 183 000 exemplaires.
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