Extrait du journal
Liberté ! Les clubs n’ont jamais été régulièrement fréquentés que par les hommes de désordre et de fainéantise. Je sais à ce propos deux jolis vers saintongeais : Que lieux dans ce bouiboui chantant la Marseillaise ? Ein sot, répondit-il, qu'est las d’être ben,aise. Les libertés politiques ont toujours fait en France plus de mal que de bien, et il n’est pas vrai de dire que toutes les libertés sont soli daires. En 93, par exemple, les libertés politiques étaient dans leur plénitude; on pouvait crier alors : Vive la liberté ! mais on ne pouvait dire : A bas la liberté ! sans monter à l'échafaud... Le chef de la dynastie napoléonienne disait : « Je réponds de l’ordre, j’assure votre sécurité, je défends vos intérêts et vos personnes, mais je retiens en échange des biens que je vous assure le droit de me placer hors des atteintes du jour nalisme. Je ne veux pas que la presse touche à ma personne et aux personnes de la famille imSériale; je ne veux pas que les journaux puissent évoiler à l’ennemi les forces et les manœuvres de mon armée. Le journaliste, comme tous les autres citovens, doit respecter la loi. » A cette condition. Napoléon Ier put fonder en France la liberté individuelle; c’est de son règne que date réellement l’égalité des citoyens devant la loi. C’est parce qu’il comprima d’une main les libertés politiques, qu'd put répandre dans le code Napoléon les libertés civiles que le Monde nous envie. Tous les vœux du peuple exprimés aux Etats-Généraux de 89, toutes les idees re muées par la Convention ont trouvé place dans ce code immortel. C’est notre opinion l^ien arrêtée, que la liberté commerciale, c'est-à-dire la liberté des échanges, a été sacrifiée depuis le 4 Septembre aux libertés politiques. C’est M. Thiers, ce sont les journalistes de M. Thiers qui ont littéralement forcé la ma jorité de l'Assemblée nationale à restreindre, à supprimer jusqu'à un certain point la liberté des transactions au profit de l’homme aux libertés nécessaires. C’est M. Thiers, le prétendu fondateur de la République, qui fait du libre-échange une ques tion de vie ou de mort pour l’Etat. Voilà pourquoi nous avons vu des ministres jusque-là libreéchangistes, comme M. Jules Simon entr’autres, sacrifier les pays vignobles qu’ils avaient juré de défendre. Il n’y a donc qu’une seule sorte de liberté à laquelle nous devons être toujours attachés, c’est la liberté civile ; par elle nous aurons satisfaction pour tous nos intérêts... quand la République aura disparu. C’est en haine de l’Empire, c’est en haine de ce qu’ils ont appelé la corruption impériale, que nos ennemis ont aboli les franchises concédées par les traités dé commerce de M. Rouher. La liberté commerciale étant ainsi perdue, les libertés politiques nous ont-elles été au moins concédées en échangé ? Non!!! On .a bien remis en vigueur pour la presse la loi libérale de 1819, mais on a laissé la moitié de la France en état de siège, comme pour faire éclater une fois de plus cette grande vérité : Les partis qui font de l’opposition réclament les libertés politiques, mais quand ils sont parvenus à posséder le gouvernement, c’est la dictature militaire qu’ils sont forcés d’employer. Le gou vernement du 24 Mai qui nous a donné le maré chal de Mac-Mahon a trouvé trente départements en état de siège par la volonté de M. Thiers et de M. Dufaure, vice-président du conseil des ministres. C’est là précisément ce qu’on cherche à faire oublier. Laissons donc une fois pour toutes la pro pagande libéràtre qui ne signifie rien et n’aboutit qu a des tromperies. La vérité, la voici : • Quand les républicains sont victorieux tous ensemble, les plus modérés ne sont que des...
À propos
Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.
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