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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 9 août 1874

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
9 août 1874


Extrait du journal

Voilà les députés en vacances, juste au mo ment où les élèves des lycées et collèges pren nent, de leur côté, la clef des champs ; piquante coïncidence que le crayon de M. Draner a tracée d’une manière heureuse sur la page humouristique du Charivari de ce jour. Uu jeune collégien, chargé de couronnes, rencontre à l’embarcadère son vieil oncle, député, chargé de... sa valise. « Plus veinards que nous, vous autres, à Ver sailles, lui dit-il ; rien fait, pas de pensums et quatre mois de vacances. » Le fait est que la session qui vient de se ter miner laisse a celle qui la suivra un assez fort passif de lois urgentes à faire ; chose même jus qu’à présent inusitée dans la pratique parlemen taire, la Chambre voulant indiquer son intention de ne pas rester dans le déficit, a adopté, sans débat un article où la lacune de 25 millions à combler continue de figurer sous la rubrique : c Impôts à voter » Après une discussion assez vive, l’impôt de dix centimes additionnels a été reEoussé par 319 voix contre 305, sur 624 votants. a Chambre a ensuite étendu les exceptions en faveur des patentés de la huitième catégorie ; puis elle a fait justice d'une insoutenable motion de M. de Belcastel sur les bourses des lycées : enfin elle a voté l’ensemble du budget par 641 voix contre 1. N’oublions pas de constater que l’Assemblée a donné des preuves de son irrita bilité jusqu’au dernier moment. La question de la déchéance de MM. Ranc et Melvil-Bloncourt a été ajournée au milieu d'un véritable tumulte. Le gouvernement prussien doit savoir aujour d’hui à quoi s'en tenir sur les dispositions de l’esprit public en Europe. Les bruits répandus par ses officieux ont peu trouvé d’échos favora bles dans la presse étrangère. Voici un extrait du Standard, qui dit beaucoup. Ce journal déclare qu’il n est pas à craindre que lord Derby se laisse entraîner par aucune obsession , et il ajoute : Il paraît monstrueux d’accuser la France de violer le droit international. La stricte neutralité dans laquelle elle se main tient est avantageuse aux carlistes, qui jouissent des mêmes facilités que les libéraux, et qui, de plus, sont en possession presque complète de la frontière. L’Allemagne n a pas plus le droit d’intervenir en Espagne que le bey de Tunis. L’exécution du lieutenant Schmidt est injustifiable, mais l’Allemagne doit savoir que les actes injustifiables sont précisément la consé quence de la guerre. Les cruautés qu’on a imputées aux carlistes n’ont pas été mentionnées d’ailleurs par le gouver neur de Guença. Un correspondant de la même feuille constate que l’Allemagne « veut évidemment chercher querelle à la France, pour l’empêcher de se reconstituer. Il reste à savoir, dit-il, si les puis sances intéressées à la prospérité de la France permettront ces attaques injustes et incessantes.» La Nouvelle Presse libre de Vienne assure que, dans les cercles les mieux informés, on n’a rien entendu dire d’une réponse de l’Autriche à la circulaire allemande, et qu’on l’y considère même comme apocryphe. L'Autriche se conten terait, pour le moment, d'avoir, il y a déjà quel que temps, envoyé sa flotte dans les eaux de la Catalogne. Le Daily-Telegraph a reçu d’autre part, de Berlin, un télégramme d’après lequel on affirmerait, dans cette capitale , que « le gouvernement allemand n’a pas envoyé la moindre dépêche aux différentes puissances dans le but d’obtenir une concentration d'action à l’effet de compri mer les excès commis ou à commettre par les carlistes , » mais qu'il leur aurait seufement recommandé de reconnaître le gouvernement de Madrid. La présence de l’escadre allemande sur les côtes d'Espagne n’aurait d autre but que de protéger les nationaux allemands résidant dans la Péninsule. C’est, du reste, ce que les journaux prussiens ont déjà dit et répété. Prenons acte enfin d’un autre télégramme de...

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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