Extrait du journal
Manifeste de M 1 le comte de Chambord. Français. Vous avez demandé le salut de notre patrie A des solutions temporaires, et vous semble/ à la veille de vous jeter dans d< nouveaux hasards. Chacune des révolutions survenues depuis quatre-vingts ans a été une démonstration éclatante du tempérament monarchique du pays. La France a besoin de la royauté. Ma naissance m’a fait votre roi. » Je manquerais au plus sacré de mes devoirs si, à ce moment solennel, je ne tentais un ■•llort suprême pour renverser la barrière des préjugés qui me sépare encore de vous. Je connais toutes les accusations portées contre ma politique, contre mon attitude, mes paroles et mes actes. Il n'est pas jusqu'à mon silence qui ne serve de prétexte à d'incessantes récriminations. Si j< 1 ai gardé depuis de longs mois, c'est que je ne voulais pas rendre plus diflicile la mission de l’illustre soldat dont l’épée vous protège. Mais aujourd'hui, en présence de tant d erreurs accumulées, de tant de mensonges répandus, de tant d honnêtes gens trompés, le silence n’est plus permis. L’honneur m'impose une énergique protestation. En déclarant, au mois d’octobre dernier, que j’étais prêt à renouer avec vous la chaîne de nos destinées, à relever l'édi fice ébranlé de notre grandeur nationale, avec le concours de tous les dévouements sincères, sans distinction de rang, d’ori gine ou de parti. En affirmant que je ne rétractais rien des déclarations sans cesse renouvelées depuis trente ans dans les documents officiels et privés qui sont dans toutes les mains. Je comptais sur l'intelligence proverbiale de notre race et sur la clarté de notre langue. On a fend de comprendre que je plaçais le pouvoii royal j au-dessus des lois et que je rêvais je ne sais quelles combi naisons gouvernementales basées sur l’arbitraire et, l’absolu. Non, la monarchie chrétienne et française est, dans son essence même, une monarchie tempérée qui n’a rien à emprunter à ces gouvernements d aventure qui promettent l’âge d’or et conduisent aux abîmes. Cette monarchie tempérée comporte l'existence de deux Chambres, dont l’une est nommée par Je souverain, dans des catégories déterminées, et l'autre par la nation, selon le mode de suffrage réglé par la loi. Où trouver ici la place de l’arbitraire ? Le jour où, vous moi, nous pourrons face à face traiter ensemble les intérêts de la I rance, vous apprendrez comment l'union du peuple et du n>i a permis à la monarchie française de déjouer pendant tant d< siècles les calculs de ceux qui ne luttent contre le roi que pour dominer le peuple. Il n’est pas vrai de dire que ma politique est en désaccord avec les aspirations du pays. - veux un pouvoir réparateur et fort. la France ne le veut pas moins que moi. Son intérêt l’y porte, son instinct le On recherche des alliances sérieuses et durables ; tout le monde comprend que la monarchie traditionnelle peut seule nous les donner. Je veux trouver dans les représentants de la nation des auxiliaires vigilants pour I examen des questions soumises à leur contrôle ; mais je ne veux pas de ces luttes stériles de parlement d’où h souverain sort trop souvent impuissant et affaibli ; et si je repousse la formule d’importation étrangère, que répudient toutes nos traditions nationales, avec son roi qui règne et qui ni gouverne pas, là encore je me sens en communauté parfaite avec les désirs de l'immense majorité qui ne comprend rien à ces fictions, qui est fatiguée de ces mensonges. Français, Je suis prêt aujourd’hui, comme je l'étais hier. La maison de France est sincèrement, loyalement récon ciliée. Ralliez-vous, confiants, derrière elle. Trêve a nos divisions, pour ne songer qu’aux maux de la patrie ! N’a-t-elle pas assez souffert ? N’est-il pas temps de lui rendre, avec sa royauté séculaire, la prospérité, la sécurité, la dignité, la grandeur, et tout ce cortège de libertés fécondes que vous n’obtiendrez jamais sans elle ? L’œuvre est laborieuse, mais, Dieu aidant, nous pouvons l'accomplir....
À propos
Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.
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