Extrait du journal

ce soit contre les désirs du peuple américain. Le chan celier est trop sage pour ne pas savoir parfaitement que, s’il a été capable de bâtir la formidable forteresse de l’empire d’Allemagne, le mortier qui en relie les pierres n’est pas encore sec, et*que tout l’édifice peut être renversé par une tempête qui fondrait sur lui dans le présent état des choses. Ce n’est point la menace, mais c’est presque quelque chose de plus. Le World dit de son côté : Ce serait un acte de suicide de la part d’un person nage ou parti espagnol quelconque de vendre une colonie espagnole pour de l’or étranger, et ce serait une mesure presque aussi déraisonnable de la part du gou vernement allemand de se jeter dans un antagonisme déclaré et irréconciliable avec les Etats-Unis, par un dédain délibéré de la politique américaine sur ce con tinent. La détermination du peuple américain de ne pas per mettre le développement d’un nouveau système colonial aux Antilles ou en toute autre partie du NouveauMonde, sous un drapeau européen quelconque, a été proclamée à maintes reprises pendant le dernier demisiècle ; elle est devenue pour le peuple américain un article de foi presque autant que le maintien de l’Union. Aucune puissance ne peut s’aventurer à l’enfreindre, à moins qu’elle ne soit à la fois désireuse et en mesure de provoquer l’hostilité éternelle des Etats-Unis. Ces citations suffisent : l’unanimité est telle qu’en les multipliant nous ne ferions plus que tomber dans les redites. On voit qu’il n’v a point de danger que File de Porto-Rico devienne alle mande , mais cela ne veut pas dire qu’on n’y ait point songé. P. Gauran....