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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 29 septembre 1904

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
29 septembre 1904


Extrait du journal

Les ouvriers du port de Marseille, charbonniers et dockers, s’étaient soumis à l’arbitrage. L’arbitrage leur donne tort ; ils n’acceptent pas la sentence. Cette mauvaise foi n’est pas faite pour surprendre les hommes qui n’ont pas oublié les leçons de l’his toire et qui savent quelle atmosphère morale respirent les passionnés igno rants aux époques où le respect des lois n’étant plus assuré par une autorité hésitante, le peuple devient populace et les hommes deviennent des brutes déchaînées. Ce n’est pas la première fois que des grévistes, après avoir accepté l’arbitrage, refusent de s’incliner devant la sentence de l’arbitre. Mais c’est peut-être la première fois que le refus se présente dans des conditions aussi brutales. Car les meneurs de la grève, les chefs des syndicats étaient pour l’acceptation. Et c’est la masse aveugle qui s’obs tine à faire tête contre la raison et la justice, contre le bon sens. La cause de cette attitude est tou jours la même, aggravée par les sottises de M. Pelletan et les lâche tés de M. Combes. C’est que le premier a dit aux ouvriers qu’ils avaient tous les droits, tandis que les patrons avaient tous les devoirs ; et que le second, en n’appliquant pas les lois, a laissé croire à ces pauvres insensés qu’il n’y avait en effet aucun droit du côté des patrons, aucun devoir du côté des ouvriers. En face d’une pareille croyance, il est évident que les ouvriers ne conçoivent l’arbitrage que comme la consécration officielle de leur manière de voir, comme le triomphe de la grève et comme la condam nation des patrons. Ils étaient persuadés, à Marseille, que la sentence ne pouvait pas être rendue autrement que pour eux et selon leurs désirs. Que l’arbitre ait jugé conformé ment au droit commun, qu’il ait rendu une sentence impartiale au lieu de déclarer que les grévistes ont toujours raison, cela leur a causé une surprise très compréhen sible. Par cette sentence, il leur paraît que leurs syndics, M. Pelletan et M. Combes se sont moqués d’eux dans les grands prix. Et, vraiment, à ce point de vue là, ils n’ont pas tort. On leur a promis la lune, nonseulement on ne la leur donne pas, mais on leur déclare qu’il est impos sible de la leur donner. Ils sont furieux, comme des enfants qu’ils sont. Il leur reste à crier : à bas Pelle tan et à bas Combes ! Ca finira par là....

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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