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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 30 octobre 1904

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
30 octobre 1904


Extrait du journal

tructions suivantes : « Voyez ce que c’est qu’Austerlitz ; entrez en relations avec lui, si vous croyez qu’on peut en tirer quelque chose. » Je l’ai rencontré le lendemain à l’endroit con venu. Mon impression, je ne peux la dire ici, je vous la dirai à huis-clos ; nous avons con venu de nos relations futures, notamment de ceci : il m’a offert un certain nombre de docu ments ; il m’a dit : « J’ai en ce moment tels documents disponibles, les voulez-vous ? » J'ai accepté deux documents que je vous si gnalerai plus tard. Je lui ai dit: «Envoyez nous ces documents, tous les deux ou l’un des deux, le plus tôt pos sible», et notamment l’un des documents que j’ai désignés, auquel j’avais l’air de tenir ex pressément. Nous devons dire aussi que les documents dont on parlait dans ces sortes d’entrevues, il était entendu une fois pour toutes qu’ils se raient numérotés, c’est-à-dire que le document un tel sera appelé n* 1, ou bien A ou B, et dans la correspondance il ne serait jamais fait mention des documents eux-mêmes, mais des numéros qui s’y trouveraient pour éviter des difficultés. Après m’être abouché avec Austerlitz, je lui ai payé une somme d’environ 900 francs et le reste pour frais de voyage, ce qui fait en tout 1,025 francs, desquels 1,025 francs j'ai tiré un reçu écrit à l’encre, qui existe au dossier. Je suis donc rentré à Paris et ai rendu compte à mes chefs de ce qui s’était passé le 22 juillet. D. Vous parlez de 1898 ? R. Oui. Quelque temps après, dans le cou rant de juillet, Austerlitz m’a effectivement envoyé le document que je lui avais comman dé et auquel j’avais l’air de tenir expressé ment. Or, ce document, je ne l’avais demandé que pour une seule chose; c’était pour procé der à un recoupement, parce que nous avions déjà un document assez important et nous te nions à être fixés sur la sincérité d’Austerlitz. Je me suis dit : les premiers sont déjà vrais, si celui-là l’est aussi, ce sera bien. Il nous a envoyé ce document, pour lequel il demandait 3.000 francs. Nous avons procédé su recoupe ment, et il s’est trouvé que le document était absolument authentique. C’est dans ces conditions que j’ai été au deuxième rendez vous, lequel a eu lieu le 23 août de la même année, un mois après le pre mier. A ce rendez vous il m’a apporté le do cument qui m’était promis également, que j’avais demandé, et fort important, qui a été très apprécié par suite à l’état major de l’ar mée. Pour ce document, il demandait 8,000 francs, dont 4,000 francs payables tout de suite et 4 000 francs après examen. Je lui de vais donc, dans la réalité, 8,000 francs pour le document, plus 3,000 francs pour le docu ment qu’il avait envoyé auparavant, que nous avions reçu par la poste, ce qui faisait 11,000 francs. J’ai été à Berne, j’ai examiné le document et je lui ai donné, non pas moitié des 8,000 francs, et moitié après, mais tout de suite les 8.000 francs qu’il demandait, plus les 3,000 que je lui devais, ou plutôt je ne lui ai pas donné 11,000 francs, mais 10,000 francs sans lai payer les frais de voyage cette fois-là. J’ai cru bien faire eu procédant ainsi, parce qu’à mon avis j’étais suffisamment fixé sur sa sin cérité pour pouvoir opérer com .ne cela, et de fait, le document a été reconnu absolument authentique et on en fait un très grand état à l'état major. Il a été traduit et transmis au bureau compétent en septembre de la même année. C’est après cette deuxième entrevue, c’est-àdire au mois d’août ou septembre... j’ai ou blié de dire qu’à cette deuxième entrevue j’ai tiré un reçu d’Austerlitz de la somme que je lui avais donnée de 10,000 fr., il existe au dossier au crayon. 60,000 et non 10,000 Nous arrivons à la question des exigences habituelles d’Austerlilz : elles étaient fort importantes puisqu’il ne craignait pas, un jour, de demander jusqu’à 60.000 francs : Je tiens beaucoup à insister sur ce point. Austerlitz me demandait 60,000 francs. Sa lettre est écrite en caractère d'imprimerie, comme je vous le montrerai, et je ne com prends pas comment l’accusation a écrit dans son rapport qu’Austerlitz a demandé 10,000 francs et en tire un argument contre moi en disant : « AusterlBz demande 10,000 francs nn mois avant et vous allez lui en porter 25.000 ». Eh bien, c'est absolument faux et je me fais fort de le prouver. Mon défenseur a fait faire des calques, et vous pourrez d’ailleurs vous reporter aux originaux. Vous verrez qu’il y a des mentions en bas qui expliquent les chiffres. On passe aux juges le calque de la lettre d’Austerlitz : aucune méprise n’est possible,...

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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