Extrait du journal

Le Congrès de la Fédération des Sociétés féministes compte maintenant parmi les faits accomplis. Il a été, pour notre cause, un brillant succès. Nous sommes encore sous le charme de la parole éloquente de tant d'orateurs, hommes et femmes, qui se sont succédé à la tribune et ont commandé l'attention de leurs auditeurs. Nos lecteurs trouve ront plus loin le‘compte rendu des séan ces et des vœux qui ont été votés. Ce Congrès appartient maintenant au passé. Le travail presse et ne nous permet pas de nous attarder sur ce que nous avons fait. Il nous faut marcher en avant à de nouvelles conquêtes. Il nous faut resserrer encore plus le lien d'union féminin qui nous a permis, toutes nombreuses que nous étions, de passer trois jours qui ressemblaient plu tôt à une fête de famille qu'à une réu nion publique. Ce n'était pas un théâtre ou nous sommes allés entendre de beaux dis cours, libres de ne plus y penser à notre retour à la maison, c'était une réunion de travailleurs venus pour com parer et discuter ensemble les meil leurs moyens d'aider au progrès de l'hu manité. Il ne nous est pas permis d'ou blier ce que nous avons entendu comme une pièce qui a été jouée. Au contraire, c'est une leçon que nous sommes allés apprendre, et notre temps et la peine des organisateurs seraient perdus si nous n'en retirions pas des enseignements utiles pour l'avenir. Un certain nombre parmi nous sont déjà des travailleurs. Ceux-là ont trouvé au Congrès un encouragement à de nouveaux efforts. Mais la plupart se sont contentés jusqu'à présent à limiter leurs sympathies à un tout petit cercle. Ils se sont imaginé faire leur devoir, tout leur devoir, quand ils avaient rem pli les obligations de la famille, sans se rappeler la grande famille humaine, sans se dire que les leurs aussi pour raient un jour avoir besoin de la sym pathie fraternelle. A ceux-là, nous leur dirons que le travail ne manque pas. Le champ est vaste et chacun peut choisir, selon ses aptitudes et son tempérament,...