Extrait du journal
On ne rencontre que des dos voûtés, d'ambulants cadavres, et, sous les coiffes, dans 'iles visages blancs et fripés, de hagardes prunelles où brille l'éclat vitreux des lièvres, et que brûle le poison des dévouantes mal'arias. Tandis que l'homme, flans sa chaloupe mal greée, court la mer, à la poursuite de l'improbable sardine, la femme cultive, comme elle peut, la terre marécageuse et le coteau de landes au-dessus, où çà et là, entre les touffes des ajoncs, apparaissent de tristes emblaves, ainsi que, sur des crânes de vieilles, des plaques de peau dartreuse. Il semble qu'une fatalité irrémédiable pèse sur ce coin de terre maudit, .et, par les mornes soirs, par les soirs silencieux, on croit voir la mort passer dans l'air. C'est à l'automne, surtout, que la fièvre ravage cette population misérable. Les êtres se recroquevillent davantage, se décolorent, se dessèchent, et meurent, pareils à des plantes malades frappées par un vent mauvais....
À propos
Fondé en septembre 1892 par Fernand Xau, le quotidien Le Journal fut l’un des titres de presse les plus importants au début du XXe siècle. Modéré, parfois frileux, il séduit une large audience populaire par son contenu littéraire de qualité et la collaboration de grandes signatures. D’une sensibilité républicaine à ses débuts, il s’en détache peu à peu pour adopter une ligne davantage nationaliste et anticommuniste – assurément de droite – sans jamais côtoyer les extrêmes.
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