Extrait du journal

PÉTROGRAD, i3 décembre. — Ce matin, vers dix heures, j'étais au Palais de Tauride. Vu du dehors, le vaste édifice où se réunirent les membres des diverses Doumas d'empire paraissait désert. La neige, qui s'accumule dans le jardin qui le sépare de la rue, ne révélait que de rares traces de pas. A la porte de la grille, une douzaine de soldats, accroupis autour d'un feu de bois, défendaient l'entrée du palais. Il était inutile d'essayer d'en franchir le seuil si l'on ne possédait pas l'autorisation en règle que j'avais pu me procurer. Je n'eus qu'à l'exhiber pour voir se relever les baïonnettes qui m'avaient accueilli....