Extrait du journal

WISSEMBOÙRG, i6 octobre. (Par dépêche de notre envoyé spécial.) — C'est un deuil, oui, cértes! C'est le plus douloureux des deuils qui nous convoqua tous dans la vieille cité alsacienne. Et puis l'atmosphère humide et brumeuse de cet :automne précoce, qui noie de vapeurs bleutées les collines, ne saurait contribuer à nous distraire de nos pensées mélancoliques. Le temps, pourtant, le temps, qui transforme les êtres et les choses, engourdit aussi et atténue la cruauté du souvenir. Et voici que, malgré les pensées graves que chacun de nous porte en soi,- le prélude de l'inauguration du monument de Wissembourg emplit d'une rumeur, qui ressemble beaucoup à une rumeur de fête, des rues et des places toutes pavoisées, tout enguirlandées et toutes parées de monumentaux arcs de triomphe....